de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

Bailly et !es P!iques Piémontaises 79 d'intolérance. En effet, alors que le gouvernement savoisien s'effor– çait de faire passer son action militaire contre les Vaudois camme la répression d'une rébellion contre les ordres ducaux, les "religionnai– res" fondèrent leur défense sur le fait qu'il s'agissait d'une persécution religieuse et ils justifìaient les violences auxquelles ils se livrèrent à leur tour en alléguant la nécessité de se défendre. Si les nations protestan– tes et les réformés français appuyèrent puissamment les Vaudois, la cour turinoise ne put compter que sur le soutien de la Bavière et de l'Axe, faute de l'aide puissante de l'Espagne qui, étant en guerre avec le duché, n'intervint pas. Le Pape Alexandre VIII, sollicité à plusieurs reprises par le résident de Savoie à Rome, le comte Nomis, refusa lui aussi d'appuyer le duché, en raison de la délicatesse de la question. Finalement, la paix fut signée le 18 aout 1655 après cles négocia– tions dirigées par l'ambassadeur français à Turin, Ennemond Servient ; la Patente di gratia e perdono, dont les vingt articles furent publiés à Turin par l'imprimeur offìciel de la maison de Savoie, Sinibalda, 13 octroyait une amnistie générale aux rebelles, qui se voyaient reconnai– tre la liberté de culte dans les vallées ainsi que le droit de ne pas payer d'impòts pendant cinq ans et d'exercer le commerce; enfìn, ils obte– naient l'accès aux charges publiques. Cet épisode a un retentissement considérable dans les lettres envoyées par Bailly entre juillet et septembre 1655; lorsque les premiè– res nouvelles de l'affaire parvinrent en France, notre Barnabite se trou– vait en Guyenne et dans le Béarn, pour s'acquitter de ses devoirs de Visiteur Général de son Ordre. N'étant pas informé de source savoi– sienne, et par surcroit étant éloigné de la capitale, au début il dut se colitenter du ròle de spectateur. Mais une fois rentré à Paris, il se mit tout de suite à l'oeuvre pour rétablir la réputation du due de Savoie et de ses Ministres aux yeux de la cour française et, plus généralement, de l'opinion publique d'Outre-monts. Un groupe de quatre lettres, envoyées à la duchesse de Savoie Marie-Christine de France et s'échelonnant entre le début de juillet et la première semaine d'aout 1655, nous permettent de reconstruire les 13 Le cexce a été reproduit parE. Balmas, op. cit., pp. 420-27.

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