de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

Bailly et !es P!tques Piémontaises 85 plusieurs allusions aux circonstances qui amenèrent à la publication de cette plaquette. Tout d'abord, on sait que le catholique hollandais qui avait fourni à Bailly le libelle de part vaudoise contre la maison de Savoie projetait d'imprimer une réponse et qu'il en avait informé dom Albert; tou– jours au début de juillet, celui-ci écrivait à la duchesse que Ce catholique si zelé (. ..) veut par son authorité faire mettre sous la presse dans Amsterdam mesme une responce à ce libelle, quand il en aura la matiere, et !es fondements. 27 Malgré nos recherches, nous n'avons pas réussi à dévoiler l'identité de ce personnage, sur lequel nous pouvons seulement faire quelques suppositions, puisque les lettres de Bailly ne fournissent aucun point d'appui pour remonter à son nom. Nous écarterons l'hypothèse qu'il puisse s'agir d'un prélat, puisque la Réforme d'abord, puis la Révolu– tion avaient effacé presque complètement l'organisation ecclésiastique des Pays-Bas. Plutot, il pourrait avoir appartenu à la classe des magis– trats, économiquement puissante et très consciente du point de vue intellectuel ; 28 en effet, meme si dans la Hollande du XVIIe siècle les charges publiques étaient occupées presque complètement par des pro– testants, en réalité dans plusieurs provinces il était permis à l'aristocra– tie catholique d'avoir la fonction de juge. 29 Toujours est-il que les deux 27 Correspondance ( . .)V, ci t., p. 250. 28 Ce document n'est pas conservé dans les lettres d'aurres mains qui pourtant sont assez nombreuses dans la correspondance de Bailly et nos recherches dans le fonds des Lettere di particolari des Archives de l'État de Turin n'om pas permis de le retrouver. 29 J. L. PRICE, dans son ouvrage intitulé Holland and the Dutch Republic in the Seven– teenth Century. The Politics ofParticularism, Oxford, Clarendon Press, 1994, pp. 81-89, signale la difficulté d'un recensement précis de la population catholique des Pays-Bas à l'époque qui nous concerne, à cause de l'absence de registres paroissiaux pour les années qui suivirent la Révolution et jusqu'après la moitié du siècle. Il estime que !es catholi– ques pourraiem représemer environ 20% de la population à la fin du siècle, mais il affirme que « the precise social profìle of Catholic population of the voting towns of Holland is difficult to assess » (p. 83). Plusieurs faisaiem sans doure partie des classes plus riches et cultivées. Sur la noblesse hollandaise de cene époque, qui continuait à jouer un ròle

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