de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

Bailly et les Paques Piémontaises 91 chives n'a pu ètre retrouvée à l'appui de cette supposition. On peut sans doute penser que le père Caresana se référait à cette lettre rema– niée lorsque, le 20 juillet, il disait avoir eu sous la main un texte « che non era tutto in stilo di lettera, e che meritava qualche tratto di piuma». Le manifeste en forme de missive qui figure dans le libelle flamand est, en effet, un peu déséquilibré, puisque la première partie adopte le style épistolaire classique, tandis qu'à partir du moment où il entre dans le vif de l'argumentation contre les Vaudois, le ton change et se fait plus proche de celui des Relazioni. 40 Nous nous arrèterons encore un moment sur la dernière section de la partie intitulée « Relation de ce qui s'est passé dans les vallées de Lucerne » ; cette analyse fournira peut-ètre une preuve textuelle ulté– rieure à l'appui de la thèse selon laquelle la paternité de ce libelle pour– rait ètre due au moins partiellement à l' entremise de Bailly. Cette por– tion du libelle constitue ce qu' on appelle une « apologie ». : selon le dictionnaire de Furetière, ce terme s'emploie « en matiere de littera– ture [pour] la deffense qu'on fait des fautes dont on accuse un auteur » mais, plus généralement, il s'agit d'un «discours fai t pour justifìer quelqu'un». Lapologie qu'on peut lire dans le libelle hollandais qui nous occupe ici est très semblable à celle qui constitue le deuxième libelle issu de la cour de Turin, la Somma delle ragioni citée plus haut. Nous ne nous arrèterons pas sur les faits auxquels on fait allusion dans ce texte, parce que cet aspect a déjà été l'objet d'une analyse détaillée ; 41 par contre, ce qui retiendra notre attention sera l'appel au lecteur qui sert de conclusion à l'apologie et au libelle. Il n'est pas question de retrouver, dans ce morceau d'un texte rédigé en flamand, des traces de l'art oratoire et du style de Bailly tel qu'il peut se manifester dans ses différents ouvrages : l'entreprise serait par 40 En effet, dans les Registri lettere della corte et dans les Lettere duchi e sovrani con– servés aux Archives de l'État de Turin on ne trouve aucune lettre de la duchesse, adres– sée à Bailly ou à un aurre des nombreux agems savoisiens séjournant dans la capitale fran– çaise pour la période en quesrion, meme s'il faur tenir compre du fait que les lettres de la cour ne sont pas routes conservées, comme le prouve à mainres reprises la correspon– dance de dom Alben. 41 E. BALMAS, M. ZARDINI-LANA, op. cit., pp. 175-77.

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