- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2012

]EAN-AucusrE VouLA.Z Pour ne pas faire de l'érudition factice, je me bornerai à un bref résumé età l'indication de quelques traits saillants, laissant aux lecteurs le soin d'en savourer tous les précieux détails 17 • Lauteur invoque d'abord le secours des divinités classiques, Calliope et Apollon en premier lieu, pour qu'ils l'inspirent dans le choix des expressions les plus pures pour célébrer l'antique cité d'Augusta Pra::toria, car rien ne peut résister face à la puissance et à l'incomparable beauté de notre petite capitale valdotaine: ni Lutèce, ni Rome, ni les Pyramides, ni les murs de Carthage. La valeur de ses habitants, ses puissants remparts, sa position géographique la défen– dent contre toute attaque. La ville est donc digne de porter le nom de celui qui l'a fondée, l'empereur Auguste, dont l'are de triomphe en rappelle sans cesse la gioire. Naturellement, la noble famille Challant est elle aussi concernée; l'auteur s'évertue à en tisser le plus haut éloge: « O pra::stans animo Challant, quanto ipse viriles exuperas animos, tanto te im– pensius aequum est laudare et nostram votis adiungere mentem l O felix una ante alias, quae splendida semper nobilitas dieta est regumque ducumque iudicio, simul et multis celebrata tropheis... >> Il est séant de remarquer que François réserve une piace fort honorable, dans le texte, à ses demi-sreurs. Il compare Philiberte à la plus belle créature que la nature ait pu générer, tandis que la splendeur blondoyante de l'or palit face à l'éblouissante beauré d'lsabelle. Leurs vertus sont comparées à celles de la chaste Lucrèce et à l'habileté, à la légèreté d'Arachnès. Ce sont les seuls personnages de sa famille qu'il cite : on peur s'étonner de ne point voir figurer le nom de son père René de Challant, un des person– nages les plus marquants des États de Savoie 18 • Laspect religieux ne prend pas beaucoup de piace dans cette composition, hormis une citation hative des saints Grat, Joconde et Ours, dont on rappelle les souffrances endu– rées pour la fidélité au Christ. La richesse du milieu nature! de la Vallée est illustrée à maintes reprises: les haures mon– tagnes, les prairies verdoyantes favorables à l'élevage du bétail, la production abondante de grains, les vins exquis (qui ne craignent point la concurrence du célèbre Falernum!) que produisent des vignes plantureuses et bien exposées, la productivité de la terre, le climat favorable. Et ainsi de suite. 17 Ainsi que j'ai pu le faire moi-meme grace à l'obligeance du professeur Alexandre Béchaz, dont la linesse d'interpré– ration des textes classiques n'est plus à souligner. 18 Le comte René de Challant, sa seconde femme Mencia de Bragance, ses filles Philiberte et Isabelle ligurent, splen– didement représentés, sur !es volets subsistants du retable du ma1tre-autel de la Cathédrale d'Aoste, inauguré le 15 ocrobre 1546 ; c[ S. BARBERI, Peintre proche de jakob Seisenegger, 1546 environ, Volets du maitre-autel de la Cathédrale d'Aoste, dans E. RosSETTI BREZZI (par !es soins de), Anthologie d'tEtwres restaurées- Art en Vallée d'Aoste entre Moyen-Age et Renaissance, Musumeci, Quart 2007. François, fils illégitime du comte René- dont il portait toutefois le nom- ne pouvait pas ligurer dans ce contexte absolument élitaire, d'autant moins s'il faut en croire, d'après VESCOVI, Historia.. ., cit.,l'opposition de la comtesse Mencia (donatrice du retable) au projet de succession comtale souhaitée par le comte René en faveur de François, au détriment des filies légitimes et d'elle-meme. 106

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