- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2012

jOSEPH-CÉSAR PERRJN L'abbé Joseph-Marie Trèves (1874-1941 ). C'est ainsi que Pierre Gorret, son ami et ancien camarade de Séminaire, définissait avec une parfaite image ce promoteur errant d'idées et d'actions. Il fut souvent traité de visionnaire à cause de ses projets ambitieux et en antithèse, en ces temps orageux, du servilisme envers le pouvoir centrai, puis envers le fascisme, qui marquait honteusement la plupart cles ci– toyens ; souvent écarté à cause de son carac– tère << primesautier, parfois impulsi[, ennemi juré du conformisme, de l'immobilisme et de la cabale politique, visant droit au but >>, selon la description donnée par Pierre Gorret ; souvent méprisé, par quelques-uns de ses confrères, à cause de sa simplicité, de sa bonhomie, du laisser-aller de sa tenue, . voire par les hautes autorités ecclésiastiques qui lui faisaient la sourde oreille. Pourtant la grandeur de cet homme n'est plus à dire. I..:abbé Trèves avait une perception exacte de la société contemporaine, la clairvoyance, la juste vision de l'avenir et une intuition qui savait prévoir et anticiper les événements. Dons qui, dans d'autres circonstances et s'il n'avait pas vécu la plupart de sa vie isolé dans les pauvres rectories de Planava! et de Promiod ou dans les petites paroisses qu'il desservit en qualité de vicaire ou de curé, l'auraient fait apprécier pour sa philosophie politique, ses idées sociales et son action constante vouée uniquement à l'amélioration cles conditions de vie spirituelle et matérielle de ses concitoyens et surtout cles classes les plus pauvres. Que d'idées n'a-t-il pas lancées ! Que d'actions n'a-t-il pas entreprises ! Et les unes camme les autres visaient toujours et uniquement le bien-ètre de ses concitoyens, le progrès moral, culture! et économique du peuple, le bien << de la classe si nombreuse et si méritante cles Campagnards et cles Ouvriers ». Pour ce faire, illutta par son action et par ses écrits en faveur de la Prévoyance sociale dans le but de créer une Caisse-Pension pour les travailleurs de l'émigration valdotaine afin de donner l'assistance nécessaire à ces trop nombreux Valdotains contraints à expatrier pour survivre, d'une Ligue valdo– taine antialcoolique pour combattre un fléau qui sévissait surtout parmi les classes les plus pauvres, d'une Banque valdotaine, d'une Association nationaie du Clergé, de l'ex– ploitation cles eaux afin de soustraire cetre richesse à l'avidité cles entreprises étrangères et d'employer les bénéfices qui en dérivaient 160

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=