- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2012

« CHl'.RE SCEUR EN }ESUS-CHRJST » : LEITRES DE L'ABBIÒ TRl'.VES À CAROLINE Roux « pour les travaux de viabilité, de reboisement, d'endiguement et pour la fonda– tion d'une foule d'ceuvres sociales et populaires nouvelles, telles que les ceuvres post-scolaires, les écoles d'agriculture, d'émigration, de la bonne ménagère, et d'arts et métiers, réclamées si vivement par les besoins du temps » 2 • Ce ne sont là que quelques exemples cles multiples initiatives qui ont jalonné le cours de sa vie, cles innombrables desseins qu'il a lancés, étant bien souvent un précurseur dans plusieurs domaines. C'est là un aspect qui mériterait d'etre mieux approfondi et valorisé car, à còté de son action politique en faveur de la langue française et de la re– conquete d'une autonomie pour le pays- aspect déjà bien étudié et connu -le combat de l'Abbé en faveur du social et de la culture en général n'est pas de moindre valeur. Bien loin de là, l'Abbé fut souvent un précurseur et fréquemment il est encore d'une modernité surprenante. Pour faire avancer ses idées, Joseph-Marie Trèves a parcouru la Vallée en y jetant sa semence, mais il s'est aussi servi de sa piume en publiant cles articles (entre aurres sur le "Messager Valdòtain" dont il avait participé à la création, "La Vallée d'Aoste", "Le Duché d'Aoste", 'TÉcho de la Vallée d'Aoste", "La Revue Diocésaine", "Settimana Sociale", ...) et cles opuscules touchant à cles problèmes sociaux, à la langue età l'école 3 • Cette production, non abondante mais excellente, est certainement importante pour connaitre l'Abbé. Toutefois, la véritable mine à laquelle il faut accéder, la source princi– pale où capter ses desiderata, suivre son action et saisir la profondeur de sa pensée réside ailleurs. Il faut aller chercher tout cela dans ses lettres, car c'est là, en dehors de toute contrainte et dans la spontanéité la plus absolue, que Trèves s'est épanché en livrant librement à ses correspondants ses sentiments, ses opinions, ses désirs, ses craintes et ses espoirs, les actions réalisées et celles qu'il désirait accomplir. Le recueil et la lecture de tout son vaste courrier nous permettrait, en effet, de suivre presque quotidiennement le bouillonnement de son cceur, l'effervescence de son cerveau, ses passions et ses travaux. Mais il faudrait à cet effet rassembler et dépouiller cles milliers de lettres dispersées dans tous les coins du pays et ailleurs, car cet homme a été un graphomane de premier ordre. Il confessait, lui-meme, à son ami Pierre Gorret qu'après une semaine de tournée de propagande dans la Vallaise « au retour le travail de disbrigo de la correspondance 2 ].-M. T!llivES, L'ancien Rrl d'Émarèse, lmprimerie Catholique, Aoste 1916. 3 La caisse nationaie de prévoyance pour l'invalidité et pour la vieillesse des ouvriers : instrttctions popttlaires ( Valdo– tains ! Une caisse pension nationaie pottr !es travailtetm prévoyants), lmprimerie Elzeviriana, Turin 191 O ; L'ancien rn d'Émarèse, lmprimerie Carholique, Aoste 1916; Faisons notre testament, lmprimerie Carholique, Aoste 1920; Écrivons l'histoire de notre Paroisse, lmprimerie Carholique, Aoste 1921 ; Une injttstice qtti crie vengeance!, lmpri– merie Catholique, Aoste 1923 ; A la recherche de lafondation de nos écoles, Société éditrice valdotaine, Aoste 1924 ; Aperçu sur l'instrnction du Peuple avant l'École élémentaire moderne, lmprimerie Catholique, Aoste 1936 ; Comité pour la dijfitsion dtt livre de lecture, Aoste 1927. A ceux-ci il faut ajouter une publication que l'Abbé avait conçue et fortement prònée : Nous Valdotains notts voulons leftançais !I.:avènement du fascisme empecha sa publication et l'opuscule ne par:lltra qu'en 1993, édité par l'Institut d'histoire de la Résistance en Vallée d'Aoste in P. MoMIGLIANO LEVI (réunis par), L'abbéjoseph-Marie Trèves. Aspects de sa vie et de son ll!ttvre. Anthofogie d'écrits édités et inédits, II, lmprimerie Valdòtaine, Aoste 1993, p. 195-223. 161

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