- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2012

jOSEPH-Cf.SAR PERRIN Depuis le mois de juin 1940 jusqu'à sa dernière lettre- elle date du 7 juin 1941 : deux semaines précises avant son décès -, son courrier se concentre sur l'ultime grande entreprise lancée par le curé d'Excenex : le sanctuaire de la Sainte-Farnille, qu'il veut construire dans son pays natal. En vérité, durant toute la décennie cette entreprise avait été l'une des préoccupations majeures de l'Abbé qui y travailla assidùment en sensibi– lisant ses compatriotes et en recherchant les fonds nécessaires. D'après une lettre de janvier 1941 à l'ami Gorret, l'idée de l'érection de ce sanctuaire avait été lancée par un autre Émarèsot, père Anselme-Joseph-Marie Trèves, décédé le 21 mai 1934, mais ce projet avait été conçu avant la mort de cet ecclésiastique car on en trouve déjà la trace dans la lettre du l cr février de cette meme année à M 11 < Roux. En réalité, c'est au mois de juin 1933 que l'Abbé avait conçu le dessein de donner corps au propos de Père Anselme. C'est Trèves lui-meme qui nous le dit : «C'est ce jour 25 juin 1933, à ma chambre de la cure d'Excenex, tandis que là, mi-couché et me reposant sur le plancher, sous le Crucifìx, souvenir béni de mes vénérés Père et Mère et sous le regard de mon Grand-Père J. B« Trèves vénéré, que m'est venu l'idée de dresser ce Cahier de mes "Desideratà' et qu'est surgi en mon esprit et en mon creur l'idée, le désir et le projet d'un Sanctuaire à la Sainte– Famille à batir aux Secores, à Sommarèse sur Émarèse >> 13 • Lédifìce sacré devait etre une chapelle «la plus artistique possible comme architecture -ah ! un bijou d'art qui s'impose à l'affection età l'admiration de tous- capable de contenir facilement 200 fìdèles en dehors du chreur: à trois autels » 14 • LAbbé seren– dait compte que l'entreprise était << rudement difficile à réaliser » mais il espérait dans la grace de Dieu et dans l'assistance de la Sainte-Famille; il se demandait, cependant, qui aurait pu << tirer la charrette » pour menerà terme le projet, tout en sachant qu'illui fallait assumer personnellement cette tache. Au début de 1934, Trèves ajouta de nouveaux éléments à son projet. Il était opportun de construire au sortir du village de Sommarèse, au commencement de la montée au col Sucore, un oratoire où les pèlerins << devront prendre le chapelet en main et le réci– ter dévotement en s'acheminant ver le Sanctuaire » afìn de se préparer aux actions de grace ; de plus, le sanctuaire terminé, il fallait << mettre la main au grand et magnifìque Chemin de la Croix avec stations en bas relief ou mieux en sculpture placée dans des 13 AASA, Fonds Trèves, " Desiderata » consignés dès l'Année Sainte 1933. 14 Ibid. I.:Abbé spécifìe !es caractéristiques de l'édifìce: «Le Mairre-Autel à la Sainte-Famille. Un groupe en bois de l'Alto Adige, de grandeur naturelle, un beau et grand Crucifìx de terre, six chandelliers (sic) grands, 4 petits, rous très simples. Aucun bouquet. Le z• aurei. Groupe au nature! en bois ut supra de N. D. cles 7 Douleurs. 4 chan– deliers simples. Pas de bouquets. Le 3• aurei. Groupe au nature! de la Morr de S' Joseph. Ur supra (.. .) Une jolie Sacristie plutòt spacieuse et très riche pour l'usage ordinaire, plus un confessionnal pour !es sourds et au dessus d'elle une perire chambre avec fourneau, rable, deux bancs et une forme de lir à l'usage cles premiers pèlerins s'ils ont besoin de s'en servir. Un Chemin de Croix beau mais simple. Dedans aucune peinture, aucune dorure. Une tribune convenable. Un confessionnal au fond. Le roit devant avec une devanture de deux mètres et sur la façade un rableau magistral de la Sainte-Famille avec une courte invocation : Fecit (?) Deus ! Amen ! ». 166

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