- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2012

LES MARTYRS DE LA L!!GION THtBtENNE: HISTORIQUE DU CULTE EN VALLtE o'AOSTE et recherchés 5 • C'est ainsi que le premier évèque connu du Valais, nommé Théodore ou Théodule, sans doure renseigné par les gens du lieu, fait exhumer les restes des Thébéens et les fait ensevelir à peu près un kilomètre au nord, à Agaune, sous un rocher qui abrite déjà des sépultures paiennes dune siècle et du début du Ille 6 • Tout de suite, on y batit une église (avec un baptistère) et un martyrium pour Maurice, de sorte qu'un lieu paien est christianisé par la superposition du culte de martyrs chrétiens 7 • Le martyr saint Solutor Vers le débur du V siècle, l' évèque de Turin saint Maxime prèche la vénération pour tout martyr, et surtout pour « ceux qui ont versé leur sang au milieu de nos maisons >>, pour « ceux dont nous possédons les reliques » 8 • Si saint Maxime paraìt réticent, la tradition turinoise met en pleine lumière les noms des martyrs dont la ville se pare des reliques: il s'agit d'Octave, d'Adventor et de Solutor 9 • L'éveque Eucher Entre 428 et 450, l'évèque de Lyon, Eucher, renseigné par l' évèque de Genève, Isaac, et ce dernier par le susnommé Théodule d'Octodurum-Martigny, écrit une Passio Acaunensium Martyrum. Eucher ne donne que quatre noms, c'est-à-dire Maurice, Candide, Exupère et, comme dans un rebondissement du récit, Victor (un vété– ran qui arrive presque par hasard sur le lieu, se déclare chrétien lui aussi, et reçoit le martyre) 10 ; il exclut qu'aucun des soldats chrétiens n'ait fuit le martyre. On pourrait 5 E. ]OSI, c( "Reliquie", EC, 10, coli. 749-754. 6 Au début du IV siècle, un édifìce (clone l'usage n'est pas connu) est baci au-dessus cles tombeaux et il est vite agrandi {communication de M. O . Roduit, chanoine archiviste de l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune). 7 J.-M. THEURILLAT, Un trésor, miroir d'une histoire, dans P. BoUFFARD, Saint-Maurice d'Agazme, Trésor de l'Abbaye, Bonvent, Genève 1975, p. 15-17. A. PIAZZA, Barmasc, matriciprecristiane dei riti di immersione, Priuli & Verlucca, Ivrea 1998, p. 30-31. R. PETITTI, Sentieri perduti. Un sistema celtico di allineamenti, Priuli & Verlucca, Ivrea 1987, p. 38-42. 8 « Cum omnium SS. Martyrum, fratres, devotissime natalem celebrare debeamus, rum praecipue eorum solemnitas tora nobis veneratione curanda est, qui in nostris domiciliis proprium sanguinem profuderunt. [...] Cuncti igitur mattyres devotissime percolendi sunt, sed specialiter ii venerandi sunt a nobis, quorum reliquias possidemus » (MAxlMI TAURINENSIS Homilia LXXXI, PL 57, coli. 427-428). 9 A la fin du V siècle, le poète Ennodius de Pavia donne le récit d'un voyage qu'il a Fait vers Briançon, en traversant le Piémont {« Duria nam Sessis, torrens vel Stura, vel Orgo »), où il vénéra !es reliques d'une série de martyrs: « Ecce Saturnius, Crispinus, Daria, Maurus, Eusebius, Quintus gaudia magna parant. Occavi meritis da, Adventor; redde, Soluror, candida ne pullis vita cadat maculis » (ENNODII TICINENSIS Carmina, PL 63, col. 310). Le Martyrologe hiéronymien, du début du VJ< siècle, ne peut que confìrmer (au 20 novembre): « Taurinis civitate, sanctorum Oc– tavi, Solutoris, Adventoris », c( H . QuENTIN, Martyrologium Hieronymianum, dans AASS, Novembris, t. Il, pars posterior, Bruxelles 1931, p. 609-611. 10 Il n'y a pas, au Val d'Aoste, d'église ni de chapelle dédiée à saint Candide ou à saint Exupère; ils ne sont invoqués que dans !es litanies pour la dédicace d'une église dans le Pontifica/e Augustanztm (BCCA, cod. 15, ( 55•), codice de la moitié du XJ< siècle, qui pourrait bien venir de Saim-Maurice d'Agaune, c( R. AMIET, Pontifica/eAugustanum, 15

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