- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2012

UN RICORDO DEL CANONICO DONAT NOUCHY IN OCCASIONE DEL DECIMO ANNNERSARIO DELLA SCOMPARSA (2001-2011): SCRITTI SCELTI Et je lui ai dit: «Quand tu étais à tes derniers jours, toutes les fois que je te rencontrais, tu me demandais: Dis-moi sincèrement... suis-je encore un bon pretre?» (il craignait parfois que son grand amour pour la Vallée d'Aoste eut pu porter du préjudice à son devoir sacerdotal. C'était un scrupule que certains confrères lui avaient fait na!tre dans son fune, si délicate, et il en souffrait... ). < Maintenant c'est moi qui te questionne: comment puis-je rester un bon valdòtain ?>>. J'avais dans mes mains un de ses livres et je l'ouvris à sa première page: «Il y a des noms qu'on prononce, les lèvres tremblantes, les paupières humides, le creur reconnaissant, parce qu'ils évoquent non seulement des hommes, dont on garde la mémoire, mais ils évoquent aussi et incarnent l'épopée parfois tragique, toujours dramatique et glorieuse des peuples auxquels ces hommes ont appartenu, pendant leur vie, et continuent à appartenir, après leur mort. Émile Chanoux est un de ces noms. Ce nom évoque un homme d'une grandeur qui n'est pas ordinaire. Ce nom évoque un homme qui a in– carné l'épopée valdòtaine >> (É. Chanoux, par Joseph Bréan, page 13). Il m'a fallu sortir pour ne pas pleurer... D'ailleurs je voulais continuer mon pèlerinage. Et je m'en suis allé jusqu'à Gressoney-Saint-Jean, chercher mon grand ami, le docteur Joseph-Marie Alliod. Un silence solenne!, pesant, insupportable... Sur cette tombe.. . C'est encore lui! Il se comportait toujours ainsi, durant sa vie, lorsque quelque chose de dur avait frappé son creur. Il devenait muet, il fixait son regard profond dans l'infini, personne n'osait plus l'interroger! J'ai fermé inconsciemment mes yeux et alors je l'ai vu se lever (comme jadis!) de son fauteuil, s'approcher lentement de son piano, poser ses longs doigts sur le clavier pour en faire sortir, en sourdine, quelques notes de Montagnes Valdotaines... et puis, tout d'un coup, camme un bruit de tonnerre: « Marchons, marchons! >>. En descendant je lisais par-ci par-là: « Chanoux, tu n'es pas mort ! >> et une voix diabo– lique, qui montait du tréfonds de moi-meme, me répondait chaque fois: « Mais on va te tuer, et définitivement! >>.Et alors c'est avec lui, directement, que j'ai commencé un dialogue : «Quand les Savoie glissèrent graduellement de leurs montagnes dans la plaine du Pò, puis le long de la péninsule italienne, et devinrent rois d'ltalie, cessant d'etre ducs de Savoie, lorsqu'ils mirent entre le pays dont ils voulurent devenir les maìtres et dont ils devinrent les esclaves et le pays d'où ils sortaient un confin, un mur, nos pères ne com– prirent pas qu'ils leur avaient tourné le dos >> (É. Chanoux, L'esprit de victoire). «Le ultime parvenze di libertà furono senza difficoltà cancellate dalla vita politica del paese e sullo stato regnò il Re assoluto, Vittorio Emanuele III, a mezzo del suo maestro di palazzo Mussolini>> (Fédéralisme et autonomie avec le commentaire de É. Chanoux). « Nos pères ne comprirent pas... >. En effet la Bianca Croce di Savoia disparut du drapeau national, mais elle demeure encore dans les armes d'Aoste. Et on vient de s'en servir « Pour la Vallée d'Aoste >>. [...] Je reprends L'esprit de vietoire d'Émile Chanoux. « Il faut etre très bas pour regar– der très haut... Nous sommes très bas. Nous avons atteint le fond de notre bassesse... 221

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