- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2012

MARIE-ROSE COLLIARD meilleurs maltres de notre idéologie valdotaine [...]. On m'a demandé surtout d'énon– cer cles principes qui puissent illuminer et accompagner l'activité politique cles valdo– tains. ]' essayerai de dire très clairement ce que je pense, ce que j'ai puisé à l'école cles Trèves, cles Chanoux, cles Bréan, cles Alliod, de tous nos devanciers. Il me semble qu'au fond il ne s'agir que de reconna!tre et d'épouser une idée fondamentale pour notre vie politique : à savoir, la dignité de la personne humaine reconnue camme valeur supreme dans cet univers, l'unique valeur par laquelle tout le reste prend une valeur. Notre per– sonnalité individuelle : voilà, à mon avis, le principe duquel nous devons partir. Mais avoir une personnalité veut dire savoir conna!tre, pouvoir, vouloir et etre à meme de réaliser tout ce qui paralt nécessaire et utile à la construction, à la sauvegarde et au développement de notre personne ; et cela, naturellement, en pleine liberté. Je n'ai jamais supporté la partitocratie, parce que je l'ai toujours considérée une négation plus ou moins totale de la liberté de l'individu et par là de sa personnalité. ]e fais un deuxième pas et j'affìrme que non seulement un individu, mais une minorité ethnique aussi peut avoir une personnalité, à condition naturellement qu'elle sache la construire, la défendre et la développer. ]e suis fermement convaincu que la Vallée d'Aoste a su construire, défendre et déve– lopper sa personnalité pendant toute son histoire et que par là elle a le droit d'exister et d'agir camme une vraie nation avec toutes les conséquences que cela demande [...]. Cela étant dit, voici un problème que je veux soumettre à votre attention et qu'il m'ap– partient tout particulièrement de traiter ici devant vous et face au peuple valdotain. ]e suis croyant, chrétien, catholique et pretre, parce que je suis convaincu que la reli– gion est une force irremplaçable pour construire, défendre et développer tant la person– nalité cles individus que celle cles peuples. C'est le motif pour lequelles Trèves, les Chanoux, les Bréan et une infìnité de valdo– tains de tous les ages et de roure condition sociale ont été de grands croyants. Pour nous le fait que le Christ, qui pouvait se qualifìer de mille autres façons, continue dans l'Évangile à s'appeler habituellement << le Fils de l'homme >> est suffìsant pour nous démontrer qu'il voulait nous rappeler notre grande dignité humaine et qu'il est venu sur cette terre pour nous aider à la reconstruire età la développer jusqu'à cles horizons qui effleurent les grandeurs divines. Le grand commandement de l'amour fraternel nous rappelle à son tour que ni la personne humaine ni un peuple doivent se renfermer en eux-memes, s'isoler, mais qu'ils doivent se donner aux autres : c'est de là que dé– coulent nos principes sur le fédéralisme et la collaboration entre les différentes nations. De ce que je viens de dire on peut comprendre la gravité du problème de l'indifférence, de la rupture presque totale qui existe actuellement entre l'Église et le peuple valdotain. Cela ne s'était presque jamais réalisé dans le passé, lorsque la vie de notre peuple était pratiquement basée sur le fameux Pro aris etfocis (Pour Dieu et pour la Vallée d'Aoste) [.. .]o Maintenant ce n'est plus la meme chose. D'une part, je l'ai dit publiquement et écrit sur nos journaux à maintes reprises, et je le répète ici non sans une profonde souf- 236

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