- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2012

LES MARTYRS DE LA LÉGION THÉBÉENNE: HISTORJQUE DU CULTE EN VALLÉE o'AOSTE Pour augmenter la confusion, près de Cavour (Pinerolo) on a trouvé une plaque avec le nom de saint Proiectus, mais elle ne l'appelle pas martyr et elle le fait na.ltre au ciel le 19 octobre; sans aucun doute il ne s'agit pas du patron de la chapelle de Targnod, meme s'il est probable que saint Préjet éveque et martyr ait donné un visage connu à cet inconnu saint Projet de Cavour, puisqu'il en a déplacé la fete au 25 janvier 195 • Pour conclure la question de la date de la fete patronale à Targnod, je crois que la souplesse actuelle des règles liturgiques permet et conseille de choisir le 25 janvier, en suivant le plus ancien calendrier local dont nous disposons et l'iconographie plus sure du saint, dont nous allons nous occuper. Si nous voulons comprendre les différents aspects du culte de saint Préjet en Vallée d'Aoste, il nous faut étudier un phénomène linguistique et un problème iconogra– phique. Le nom "Praejectus" signifie "préposé", un nom tout-à-fait indiqué pour un éveque; toutefois, selon la prononciation patoisante, le nom "Préjet" révèle un lien avec le verbe "parler", "predzé", "predjé", ce qui a donné à saint Préjet une compétence nouvelle, celle d'aider les enfants qui ont difficulté de parole. En effet, pour obtenir cette miraculeuse logopédie, dans le Val d'Ayas on appone à la chapelle de Targnod un coq, en souhaitant que l'enfant fasse entendre bientòt sa voix; au contraire, quand on veut se moquer d'un bavard, on lui dit que ses parents ont mal fait d'apporter le coq à saint Préjet. Avec cette compétence de logopédiste, l'iconographie typique de saint Préjet en Vallée d'Aoste est celle d'un éveque en train de bénir un enfant agenouillé près de lui. Telle est l'image peinte dans un ex-voto de la chapelle de Targnod, daté 1722, et dans la toile d'autel de la chapelle de Muhnes (Issime), de l'autre còté du col Dondeuil (qui relie Challand-Saint-Vietar et Issime) 196 ; pareilles sont les sculptures: deux petites statues en bois, presque identiques, appartiennent l'une à une collection privée et l'autre à la paroisse de Sarre; la première est signée et datée << Charere scult.r 1819 »et coiffe une mitre métallique précaire, tandis que la deuxième, avec l'inscription <<Ex. Voto. I.F.P.C. Scult.r anno. 1821 >>,a perdu la mitre, mais la croix pectorale garantit l'épiscopalité du personnage 197 • typicae scholiis historicis instructum (dans Propylaeum ad Acta Sanctornm Decembris, Bruxelles 1940, p. 33-35) ils son t tous les deux nommés "Proiectus", au 24 et au 25 janvier, mf:me si, dans le commentaire au dernier, on eire des codices avec la variante "Praeiectus"; sans doure la confusion est ancienne et il parait que le Marryrologe Ro– main plus récent (bien qu'il faudrait contròler routes les éditions entre les deux citées) ait choisi de la résoudre en diversifiant les deux noms. 195 A. F. PARISI, cf. "Proietto", BSS, IO, coli. 1180-1181. 196 Ex voto... , cit., p. 100; 00MAINE, op.cit., p. 175. 197 A la main du meme Charere, qui était sculpteur et peintre (la comparaison de l'écrirure sur les scatues et les toiles le prouve avec clarté), on doit deux autres statuettes en bois (un Saint Pierre signé « Charere sculteur 1819 »et un Saint Léonard signé « J. F. P. C. Scult.r ») appartenant à la meme collection privée du premier Saint Préjet (cf. M. ANSALDO, Pestefome guerra, Musumeci, Aosta 1976, planches non numérotées entre p. 256 et p. 257; la lecture des dates doit etre corrigée, car le "6" n'est qu'un "8" mal peint); et encore deux roiles, du meme style très populaire, qui se trouvent à la paroisse d'Introd, l'une représentant saint Pierre (signée au derrière « Charere. Peintre, aux Aymavilles ce 17: juilliet 1818 »)et l'autre saint Bernard, simplement datée 1818 (ce qui suggère qu'elle avait été peinte en couple avec la première). I;écriture de l'inscription et le style donneraient à ce Charrère encore une sta- 59

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