- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/06/2012
JosEPH-GABRIEL RivOLIN de la pensée autonomiste, selon la ligne de pensée que Colliard a suivie depuis sa jeunesse. « .Lidéal autonomiste valdotain, peut-on lire dans l'avant-propos des "Cahiers", est en effet une perle qui brille et plane bien au-dessus des phénomènes temporaires et passagers ». La pensée autonomiste du Secrétaire des États revient encore dans un artide publié dans "Pagine della Valle d'Aostà' en 1994: Importanza storico-politica dell'opera di ]ean-Baptiste de Tillier 22 • La meme année paraìt, par les soins de Colliard, la magnifìque édition en fac-similé des Chronologies du Duché d'Aoste, complétée par une magistrale introduction, par la transcription du texte et par un riche apparat critique 23 • Revenant, une fois encore, sur l'importance de l'a:uvre de De Tillier sur le plan politique, il remarque dans l'introduction, entre autres, que « notre auteur écrit à une époque où, pour maintes raisons, l'ancienne auto– nomie valdotaine et les institutions qui en découlaient montraient des signes évidents de décadence. Depuis longtemps le centralisme turinois tendait à faire peser toujours plus son autorité sur l'organisme politique et administratif local qui, lui, s'affaiblissait de plus en plus. Depuis son incomparable observatoire de haut fonctionnaire, De Tillier, très lié à l'ancienne forme de gouvernement local au cachet indépendantiste, quoique encore féodal, s'attristait devant cette situation, prévoyant la fin imminente de l'ancienne organisation institution– nelle valdotaine et, par un admirable acte de courage, compte tenu des cir– constances, il s'en fìt le défenseur acharné. Il devint ainsi le deftnsor patritR. par excellence, le paladin de ses libertés, privilèges et franchises, sans réaliser, par ailleurs, que ceux-ci et quant à leur forme et quant à leur substance, avaient fait leur temps et étaient devenus anachroniques. C'est là assurément, au plan politique, le point faible du système de notre auteur, qui n'a certainement pas eu la possibilité de discerner «le signe des temps». D'ailleurs, étant donné sa forma mentis de conservateur enteté, comment aurait-il pu accepter cette éven– tualité ? Voilà la contradiction de fond qui domine son système politique ». En 2000, 41 ans après sa première rencontre avec l'a:uvre du Secrétaire des États, Colliard lui consacre un dernier hommage dans Les Cent du millénaire, synthétisant le fruit des recherches et des réflexions d'une vie consacrée à la culture de notre région 24 • Des recherches et des réflexions qui - nous l'avons vu - ont confìrmé sa conviction qu'il faut considérer De Tillier comme le pilier centrai d'une aventure 22 "Pagine della Valle d'Aostà' l/1994, p. 69-71. 23 J.-B. DE TILLIER, Chronologies du Duché d'Aoste, 2 voli., éd. par L. Colliard, Pavone Canavese, Priuli & Ver– lucca, 1994. 24 L. CoLLIARD,jean-Baptiste de Tillier, dans Les Cent du millénaire, Quart, Musumeci, 2000, p. 296-299. 102
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