- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/06/2012

MG" FRANCO LOVIGNANA À L'HOMÉLIE (Dn 7, 15-27; Dn 3, 82-87; Le 21, 34-36) « Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cceur ne s'alourdisse ... et que ce jour-là ne tombe sur vous à l'impreviste ». Le dernier jour de l'année liturgique - demain nous entrons dans le temps de l'Avent - nous confie cette parole de Jésus: « Tenez-vous sur vos gardes... ». Nous pourrions nous demander pourquoi le Seigneur nous invite à garder notre cceur léger et libre. Avant tout pour pouvoir attendre son retour et nous apercevoir de sa visite; encore, pour pouvoir marcher au milieu des soucis de la vie et de l'histoire et nous présenter debout devant le Fils de l'homme quand son jour viendra. La liberté du cceur permet la vigilance qui se nourrit de foi et de prière. Voilà, chers amis, le message que la Parole de Dieu nous offre ce matin, en ce jour que l'Académie consacre à la mémoire de Lino Colliard. La Parole de Dieu peut illuminer notre souvenir, soulager notre souffrance pour une perte qui a trop tot frappé notre Société, notre Vallée et surtout sa famille. Sans vouloir entrer dans son intimité, je pense pouvoir dire que Lino Colliard a été un homme de foi et de prière. Son amour pour la liturgie et tout particulièrement pour la liturgie valdotaine était en meme temps le champ de travail du chercheur, le drapeau d'un défenseur convaincu et sincère du particularisme valdotain, mais aussi la recherche spirituelle d'un croyant. Une recherche qui avait comme but de trouver les mots et les gestes non pas inventés, mais rendus vrais et solides parla foi des siècles, pour dire son àme croyante de valdotain. Il le fait comprendre dans un bref écrit publié dans le Bulletin XLI (1964): « Esiste indubbiamente una "spiri– tualità valdostanà', una particolare maniera di sentire e di esprimere, da parte della popolazione della montagna, i motivi della sua vita religiosa». En effet, je suis convaincu que sa foi trempait ses racines dans une religiosité popu– laire qu'il avait profondément assimilée probablement dès son enfance et succes– sivement à travers sa familiarité avec de nombreux ecclésiastiques valdotains, des intellectuels sans doute, mais avant tout de bons pretres, fils du peuple de nos cam– pagnes, qui avaient su conserver l'àme populaire du christianisme sans en diminuer le niveau spirituel et théologique. Ses études lui avaient ensuite fourni les instru– ments pour une élaboration personnelle, critique et savante, de ses sentiments et de ses connaissances religieuses de base. On doit lui reconnaitre le mérite d'avoir su donner dignité et importance au témoignage des expressions de la foi dans les usages liturgiques de nos paroisses et tout particulièrement de la ville d'Aoste, Ca– thédrale et Bourg. Comme le Concile Vatican II l'a affirmé, il n'est pas nécessaire de se dépouiller de sa propre culture, de ses propres sentiments pour prier Dieu, pour célébrer ses louanges en Église. Au contraire, la liturgie catholique est telle - catholique c'est-à-dire universelle- pour le fait qu'elle est capable de recueillir 22

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