- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/06/2012

LIN COLLIARD, HISTORIEN, ARCHIVISTE, BIBLIOPHILE: MODERNE TÉMOIN o'UNE CULTURE ANCIENNE simples manuscrits, fut le résultat de démarches souvent longues, conduites avec intelligence et prudente diplomatie, notamment dans le cas d'archives notifìées par la loi, et put se réaliser grace aussi à un réseau de rapports constamment culti– vés avec les organismes culturels, le monde académique et les fonctionnaires de la Surintendance des archives pour le Piémont et la Vallée d'Aoste, avec qui la colla– boration fut toujours intense et fructueuse. Ce fut le cas, par exemple, du Fonds Challant, acheté en 1970, le plus prestigieux parmi les fonds nobiliaires valdotains, dont l'intéret dépasse les vicissitudes stric– tement liées à la Maison de Challant pour s'étendre aux États de la Monarchie de Savoie et aux domaines de l'histoire institutionnelle, de l'histoire de l'art et tout particulièrement de l'histoire économique et sociale, sur un are chronologique de presque sept siècles 5 • Ce fut le cas aussi, en 1968, de la série des Registres du Pays, contenant les procès-verbaux du Conseil des Commis et de l'assemblée des Trois États: émigrés à Turin un siècle avant, déposés aux Archives d'État, ils furent restitués au patrimoine valdotain grace aux accords avec la direction des Archives turinoises; et encore de l'achat, en 1974, du Missel de Brusson, le plus ancien ma– nuscrit liturgique valdotain, remontant au X_Ie siècle, l'une des premières produc– tions paléographiques du scriptorium de la Cathédrale d'Aoste. Particulièrement complexes et réalisées par étapes successives, entre 1965 et 1974, les opérations de transfert et d'accueil des Archives historiques de la commune d'Aoste, à l'intérieur desquelles, à coté du Fonds municipal proprement dit, avait conflué le matériel provenant des anciennes Archives du Duché, notamment du Conseil des Commis et de l'Intendance ducale, ainsi que le Fonds de la Bibliothèque ancienne, dont on a précédemment parlé. Dans ce contexte, ce ne fut que par hasard et pratiquement in extremis que Lin Colliard réussit à effectuer le sauvetage des registres parcellaires et alphabétiques du Cadastre sarde et des atlas napoléoniens, qui couraient le risque d'erre déclassés à l'état de matériel de rebut. Parmi d' autres récupérations, dont il serait difficile de reconstruire la chronolo– gie complète, je veux encore rappeler le Registre des lettres escrittes et receues par le Conseil des Seigneurs Commis, manuscrit de 1554, et d'autres volumes de corres– pondance de ce meme Conseil, la première rédaction du Porfil de la Cité d'Aouste de Jean-Claude Mochet (milieu du XVIIe siècle) 6 , la série des portraits de la famille Challant, les archives des barons Gamba au chàteau du Breil à Chàtillon. Dans une lettre à Mgr Aimé-Pierre Frutaz, son ami et son ma!tre, alors président de l'Académie Saint-Anselme, Lin Colliard écrivait: 5 I.:inventaire de ce fonds fur publié par ].-C. PERRIN, Inventaire des Archives des Challant, 4 volumes, in BAA, I , IV, VI et VIII (1974-1977). 6 I.:édition de cet ouvrage, en 1968, par les AHR, se base sur le deuxième originai (ms. l du Fonds manus– crits), puisque à ce moment-là cette première version autographe n'avait pas encore été détectée. 35

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