- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/06/2012

LIN COLLIARD ET SES IDÉAUX AUTONOMISTES Pace aux désaccords internes, les Valdòtains devaient, eux-mémes, prendre conscience de leur devoir de défendre la richesse culturelle ancestrale et leur per– sonnalité et, quant au deuxième problème, il fallait conduire une politique d'inté– gration cles allogènes et d'adaptation à la réalité régionale. En défìnitive, pour ce faire, il était indispensable de « former une robuste conscience valdòtaine » et certe formation ne pouvait se réaliser que par l'acquisition d'une solide culture régionale et par la réappropriation cles éléments et cles valeurs de notre civilisation alpestre. Or, cette reuvre formative ne pouvait pas étre laissée uniquement aux soins de l' école qui, d'ailleurs, et il en avait eu l' expérience directe, n'était pas suffìsamment attentive à cetre mission. Il fallait clone créer de nouvelles synergies entre les institu– tions afìn que l'effort commun puisse aboutir à cles résultats concrets; les Archives historiques régionales - qu'il dirigeait brillamment depuis octobre 1965 et aux– quelles il avait donné un formidable élan- ne pouvaient évidemment pas manquer à certe action de récupération cles valeurs valdòtaines. Du reste, la plupart de son reuvre d'écrivain - qui, s'étendant cles études sur Jean– Baptiste de Tillier, le père de l'histoire valdòtaine et le défenseur de l'autonomie contre le centralisme croissant de la maison de Savoie, à celles sur la liturgie locale, embrasse rous les domaines de la recherche historiographique valdòtaine - est un hymne au particularisme valdòtain ainsi que la recherche de sa valorisation. Colliard était conscient que le renouveau devait surgir cles jeunes, mais que ceux-ci avaient besoin d'étre formés. "LÉcole de paléographie, archivistique et diploma– tique, créée en 1966, et le Séminaire d'histoire valdòtaine, qui avait débuté au mois de mars 1969 - reuvres qui ont eu une continuité dans les années suivantes - allaient dans cette direction. Il en était de méme du travail fait envers les jeunes étudiants universitaires qu'il suivait avec assiduité et passion dans leurs études: après leur avoir suggéré lui-méme un sujet pour leur thèse et fourni les éléments nécessaires à son développement, il les acheminait vers une méthode historique rigoureuse fondée sur la recherche cles sources et une analyse critique cles données recueillies et il les accompagnait tout au long de la rédaction du mémoire. Cependant, il se rendait compre que ce travail était restreint à un nombre réduit de privilégiés, tandis qu'il aurait fallu toucher la totalité de la jeunesse. Il n'en resta done pas à la simple constatation, mais il voulut mette la main à la pàte en créant une nouvelle collection ayant cette fìnalité, les "Cahiers sur le particularisme valdòtain", une série d'opuscules agiles et attrayants pouvant susciter l'intérét cles jeunes gens. Notre directeur avait pris l'habitude de réunir de temps en temps, au cours d'un vendredi après-midi, ses collaborateurs - parfois, avouons-le, face à un bon verre du meilleur crude Chambave- et c'est justement vers la fin de 1972, lors de l'une de ces réunions, qu'illança l'idée de cette nouvelle collection. En vérité, il avait d'abord pensé à un livre sur les particularismes et la doctrine régionaliste embras- 89

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