- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2013

fÉLICIEN GAMBA, UN HISTORIEN MÉCONNU tion », lui écrivait-il 50 . Il en est de meme quant à sa collaboration au bulletin de la Société auquel Gamba a fourni une seule contribution en publiant en 1964 le procès mu en 1449 contre Catherine de Chynal, accusée d'hérésie et de sorcellerie. Nous y reviendrons. Son manque de participation aux travaux de l'Académie était probablement du à trop de modestie et au fait de croire qu'il me maitrisait pas suf– fìsamment le français, langue habituelle de cette institution. C'est ce qu'il déclara, lui-meme, au début de septembre 1927, en remerciant l'abbé Trèves de l'avoir pro– posé à l'Académie Saint-Anselme: « Je connais mon absolue insuffisance, ma difficulté d'élocution du français. Surtout ne cherchez pas à me faire parler en public, ce serait désastreux et surement pas digne d'un Académicien >>. C'était un jugement trop sévère de soi-meme car, malgré qu'il n'ait pu fréquen– ter des cours d'école supérieure, Félicien possédait un bon français, correct, soi– gné, approprié dans les termes. Évidemment, de san temps, quand le français était encore la seule langue véhiculaire de tout l'enseignement, l'école primaire savait transmettre le savoir et enseigner l'idiome certainement mieux que de nos jours. De plus, la lecture quotidienne des livres d'histoire l'avait perfectionné dans la connais– sance de la langue française dont il s'est toujours servi tant dans sa correspondance que dans la rédaction de san ceuvre sur Montjovet. Trèves l'avait maintes fois sollicité à publier au moins quelques documents, extraits des recherches en cours d' ceuvre, camme anticipation de la grande histoire du man– dement de Montjovet. À ces sollicitations, l'ami Félicien lui avait répondu qu'il se refusait de publier des morceaux épars de ses recherches. « Je ne publierai clone pas cles documents épars de Montjovet : Je ne me laisserai pas dévier de mon pian pour aucune raison. (...) Mon unique but est de faire de l'histoire et non pas de produire », déclarait-il 51 • Fidèle à ce but, Gamba a conduit au cours de plus d'un demi-siècle de continuelles investigations et des sondages méticuleux dans toutes les archives et il a accumulé une masse énorme de notes, de mémoires et de transcriptions de docu- 50 COLLIARD (par les soins de), Lettres de l'abbé.. . cir., p. 272, !eme du 30 juin 1936. Cene absence aux séances est certainement due à son éloignement de la ville d'Aoste, mais plus encore à la considération que l'historien avait des sociétés académiques. Dans une !eme envoyée le 19 juin 1927 à l'abbé Trèves il affir– mait enrre aurres: « Je n'ai aucune ambition d'appartenir à des sociétés académiques, et je crains fort que si je venais un jour d'y fai re part, il me prlt le mal contagieux qui attaque généralemenr les 3;.\ cles vénérables membres de ces Sociétés- c'est-à-dire l'inaction » (AHR, Fonds Félicien Gamba, carr. IX, 3/B, !eme du 19 juin 1927). 51 AHR, Fonds Félicien Gamba, cart. IX, 3/B, brouillon de !eme du 19 juin 1927. 101

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