- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2013

Méthodes d'enquetes archéologiques: entre nouvelles recherches et interventions de sauvegarde RoBERTO DoMAINE L'enquete archéologique : importance et stratégie De par leur nature, toutes les enquetes archéologiques sont destructrices. Ce prin– cipe démontre dans toute sa dureté l'importance et l'irréversibilité de l' opération de fouilles. C'est pourquoi entreprendre des fouilles archéologiques nécessite, au préalable, la prise de conscience de l'événement historiquement traumatique qui est exécuté. La réalisation d'une telle opération doit stimuler à garantir le choix de stratégies et de méthodes permettant d'examiner le site de la meilleure façon pos– sible. Qui effectue des fouilles doit etre en mesure de passer du flou de la "terre" au distinct de la "stratifìcation" et savoir transformer une séquence d'activités en une succession d'événements qui conduisent à la révélation de l'histoire d'un site. Comme le soulignait Bianchi Bandinelli, personnage historique de l'archéologie et de l'art antique, réaliser une enquete archéologique est comme ouvrir un livre à la dernière page et revenir en arrière tout en feuilletant et arrachant les pages, au fur et à mesure. Sans avoir ni lu, ni pris note de leur contenu, ces pages seront perdues à tout jamais. Il nous faut considérer la terre qui se trouve sous nos pieds comme une grande bibliothèque et, surtout, il est nécessaire que nous soyons en mesure de la lire. La conduite d'une intervention archéologique repose en effet dans la capacité de savoir comprendre n'impone quelle évidence ou contexte qui pourra etre porté à la lumière. Les différentes branches de l'archéologie existent justement dans ce but. Les effectifs d'une Surintendance, de notre Surintendance en particulier, comptent en leur sein les professionnalités, du spécialiste en préhistoire au spécialiste médié– val en passant par celui de l'époque classique, permettant d'affronter la variabilité et la complexité d'un dépot archéologique. Fouiller dans le temps est avant tout une opération mentale que l'archéologue transforme en une pratique opérative elle-meme soutenue par une charpente com– plexe, faite de théories, de méthodes et de procédures qui constituent le bagage non seulement professionnel mais aussi éthique de cette discipline. Afìn de traduire en différents langages certaines choses - en restant dans la méta– phore de la traduction - il nous faut donc en posséder les lexiques, les grammaires et les syntaxes, appliquant chaque fois à chaque objet les différentes méthodes de l'archéologie. Le processus d'enquete archéologique ne signifìe pas seulement 11