- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2013
TERSILLA GArro CHANU RrEN QUE LA MONTAGNE • ]epassais mes vacances de l'année 1868 à Comboe. Ah! soyez béni, mon Dieu, des beaux jours que vous m'y avez accordés. Nous étions six, quelle intime union, quel abandon toujours délicat régnait dans notre petite société. Et puis combien de doux entretiens, de chansons innocentes nous délassaient dans ce paradis terrestre. Quandje dus quitter cette chère montagne je composais dans la plus grande affliction ce que j'ai appelé: Sou– venirs et regrets de la montagne 1 • Combien de fois au sein de nos cités Au milieu du fracas et des jeux de la plaine J' ai tourné vers vos pics mes regards attristés! Mon ame alors trop pleine Succombait sous le poids de mille souvenirs Et dans le comble de sa peine S'exhalait en bnllants soupirs Quand irai-je m' asseoir à l'ombre des mélèzes, Respirer à loisir la brise de nos bois, Cueillir sur la verdure et les fleurs et les fraises Voir folatrer l' oiseau, n'entendre que sa voix!! Du printemps, il est vrai, l'haleine passagère De son aile légère Caresse nos vallons; La marguerite, la violette Et la tardive paquerette Embaument nos gazons. Mais hélas! ce n'est point l'air frais de la montagne, Ni le riant aspect de sa verte campagne 2 , Ni le calme des chalets, N i l'ombre des forets. Chaque jour, il est vrai, tandis que je m' éveille Le chant des moissonneurs résonne à mon oreille, Mais hélas! ce n'est point le murmure des eaux, Ni le doux accord des oiseaux; Ce n'est point-là surtout le chant de la montagne, N i l'écho résonnant au loin dans la campagne 3 Dans le silence des forets Et le calme des chalets. 170
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