- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2013

T ERS!LLA GATIO CHANU PREMIER DRAME DU CIEL • Venez ombres du soir, ombres consolatrices, Venez et montrez-moi le beau ciel étoilé, Je veux fìxer les cieux et gouter leurs délices, Oublier qu'ici-bas je suis un exilé. Exilé de mon Dieu, de ces àmes que j'aime, Et du vallon si cher, objet de mes soupirs, Et de l'asile heureux où la joie elle-meme Me présentait la coupe des plaisirs. Ah! des plaisirs en est-il sur la terre Et ces piles rayons de la félicité, Ne ressemblent-ils pas aux éclairs du tonnerre Qui tout en lançant la lumière Redoublent l'obscurité? Cependant j'aperçois dans le lointain des àges Un point fìxe et lumineux, Je l'aperçois à travers les nuages, Comme un ange au front radieux, Comme une lampe d'or au pied des tabernacles, Comme un rayon mystérieux Préludant aux divins oracles. Oh! que j'aime à le contempler Ce lointain météore! Qu'il est beau le lever De l'éternelle aurore! Qu'il m'est doux d'écouter la trompette aux cent voix, Sonnant le grand réveil, et du sein des ténèbres De voir tous les élus se levant à la fois, Dépouiller à jamais leurs suaires funèbres. Je te salue ò jour de crainte et de terreur... Mais jour de sainte allégresse, Mais jour d'immortelle ivresse Pour l'ami du Seigneur. Comment se réjouir? La terre alors déserte, Sans fleur et sans gazon, sans fleuve et sans ruisseau, Ainsi qu'une tombe entr'ouverte 190

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