- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2013

FRANCESCO MARTINELLO que la bete s'enfuie rapidement dans les buissons. De la meme façon, Gal cherche à reconnaitre et lier entre eux ces caractéristiques universelles de l'esprit humain qu' on peut percevoir dans le tas cles interactions humaines, du moment qu'elles se répètent constamment 13 • À ce moment, il faut se demander s'il est possible de trouver dans cles ceuvres ani– mées par un tel esprit pratique'\ cles points d'intéret philosophique, c'est-à-dire nettement théorique. À première vue il ne semble pas difficile, parce que dans les écrits de Gal on rencontre sans cesse cles sujets qui à différents degrés ont aussi été abordés par un certain nombre d'autres penseurs. Du bonheur au communisme, de l'esprit à la mort, ce sont cles questions qui ont souvent été de compétence cles philosophes. Ce qui impone, cependant, au moins du point de vue d'un historien de la philosophie, est de savoir de quelle façon un aureur poursuit les thèses qu'il vise à soutenir. En d'autres termes, pour tous les sujets traités par Gal, mon travail a été d' exami– ner la façon dont il mène son discours. La plupart du temps Gal s'exprime sous la forme de commentaires, d'opinions et de suggestions, venant d'une personne qui veut raconter sa grande expérience du monde. De telles affìrmations, le lecteur peur les accepter ou les refuser, suivant son histoire personnelle et sa sensibilitéiS, mais rien de plus. Toutefois, il est aussi possible de trouver cles passages dans lesquels Gal soutient ses affìrmations par cles arguments visant à convaincre le lecteur. Ce sont les parties que, d'après ma compétence, je peux illustrer ici. Voici clone que dans les écrits de Gal on peut reconnaitre une critique du matérialisme, qui en tant que thèse philosophique méritait évidemment une discussion au meme niveau. Je pré– senterais ensuite les principaux aspects de son analyse du communisme qui, meme s'il s'agit d'une idée politique, est réfuté par Gal avec un argument fondé non pas sur la loi cles nations ou sur d'autres principes juridiques, mais sur le comportement 13 Dans l'acruelle classifìcarion des disciplines, probablemenr Gal fìgurerair comme un sociologue. Il faur en ourre abserver que, si l'on imagine d'érendre ses recherches de l'Iralie du XIX' siècle aux sociérés anciennes er exrra-européennes, on s'approcherair sous cerrains aspecrs au projer de Vico de reconna!rre les "consranres anrhropologiques" qui gouvernenr chaque civilisarion humaine. Cf. G.B. VICO, Princìpj di una Scienza Nuova d'intorno alla natura delle nazioni, Milano-Napoli, Riccardo Ricciardi, 1953. 14 « Pour se livrer à une érude approfondie de l'homme, il faur du gour er une disposirion narurelle pour cerre science comme il en faur pour les aurres. Il ne suffir pas d'érudier le creur humain dans les livres, il esr nécessaire de savoir analyser ses penchanrs, d'éplucher ses acres, ses défaurs cachés, ses verrus vraies ou feinres; il faur deviner ses ruses, apprécier sa force er sa faiblesse morale: sans ces érudes prariques, on ne le connalrra qu'imparfairemenr, er l'an sera souvenr exposé à des erreurs qui pourronr devenir funesres >>(GAL, L'homme... cir., p. Il). 15 C'esr pour cerre raison que, parmi roures les observarions de Gal, cerraines semblenr rrès acruelles, car encore correspondanres à la sociéré dans laquelle nous vivons, randis que d'aurres nous semblenr anachro– niques er relarives à un monde rrès loin, qui n'esr plus le nòrre. Sur cer aspecr cf. L. COLLIARD,jean-Baptiste Gal, philosophe chrétien, dans GAL, L'homme... , cir., p. XII-XIV; GAL, Les impressions de la vie. Maximes... cir., p. 9. 72

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