- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2013

FRANCESCO MARTINELLO Je voudrais maintenant que les matérialistes fissent un automate, moins parfait que celui dont j'ai parlé, mais qui eut, comme le plus stupide des animaux, la sensation de la douleur, c'est-à-dire qu'il s'éloignat du feu quand il le sentirait approcher. Les matérialistes n'ont d'autre moyen de prouver la vérité de leur système que de créer une machine qui sente et qui soit douée du mouvement spontané ,/'. Dans ce passage aussi, on sent l'écho d'une discussion philosophique classique. Le fait qu'on puisse construire cles mécanismes capables de mouvements réguliers et très complexes semble favoriser la thèse matérialiste. Parce qu'il fait valoir, par analogie, que le corps humain n'est rien de plus qu'une machine très complexe. Son inférence est clone la suivante: si quelque chose bouge, il peut s'agir d'une machine; l'homme bouge, done on peut penser que l'homme soit une machine. En revanche, Gal explique que pour tant complexe qu'on peut construire un mécanisme, cette machine manquera toujours d'une caractéristique qu'incontestablement appartient aux hommes, c'est-à-dire la sensation. Par conséquent, sa réplique est la suivante: si quelque chose est un homme, il aura cles sensations. Si les hommes sont cles machines, il existerait cles machines douées de sensations. Mais il n'existe pas de machines douées de sensations. Donc, les hommes ne sont pas cles machines. En défìnitive, la doctrine matérialiste a une vision trop étroite: il prend en compte seulement un cles traits distinctifs de l'homme (le mouvement) et, remarquant qu'il est reproductible par les machines, il pense qu'on peut aussi considérer l'homme comme une machine. Il parvient clone à la conclusion que tout ce qui bouge est une machine, tandis qu'il est possible de démontrer que ce n'est pas le cas. Il suffìt de considérer d'autres caractéristiques humaines, différentes du mouvement mais tout aussi importantes, camme les sentiments et les sensations. On pourrait penser de rendre la tromperie parfaite avec la construction d'un auto– mare complexe au point d'etre programmé pour se plaindre de la douleur exacte– ment dans tous les cas dans lesquels il est placé près du feu. Cependant, selon Gal cela n'est pas eneore suffìsant, parce qu'il met l'accent sur un autre aspect important qui a à voir avec les sensations. C'est le fait que les sensations ne sont pas simple– ment un effet de causes mécaniques- camme la douleur dans le cas d'un contact avec le feu - mais sont au contraire elles-memes cause d' effets physiques, parce qu'on voit souvent dans l'expérience quotidienne cles cas dans lesquels les douleurs spirituelles ont par conséquence cles malaises physiques. « Les matérialistes regardent l'homme comme une machine plus ou moins bien confectionnée selon son degré d'intelligence. S'il en est ainsi, je les prie de m'expli– quer la cause du dépérissement de Daniel, à qui la douleur d'avoir perdu sa mère a ruiné la santé; tandis qu'en disant à une montre, à un pendule que l'horloger qui les 21 GAL, Ou Dieu ou... cit., p. 56. 76

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