- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2013

FRANCESCO MARTINELLO La distinction entre les vérités qui vont contre la raison et les vérités qui sont au– dessus de la raison humaine a été souvent utilisée par les théologiens médiévaux, et elle a été reprise meme par certains philosophes modernes concernés par le pro– blème de concilier la science avec la fof 5 • En défìnitive, l'idée est qu'on peut juger une explication fausse (contraire à la raison) meme sans connaitre celle vraie (peut– etre parce qu'il va au-delà des limites de la raison humaine). La critique du communisme « Je ne crois pas qu'un homme doué d'une intelligence ordinaire puisse prendre le communisme au sérieux. Mais comme il y a, parmi !es masses, des individus tel– lement bornés qu'ils se laissent séduire [...], je tacherai de prouver l'impossibilité du communisme pratique. :Linégalité se trouve dans la nature meme des etres. Les astres sont inégaux,les plantes de la meme famille different le unes des autres; on voit parmi !es animaux de la meme espèce mille variétés diverses [... ].Et qui oserait soutenir que la nature a fait !es hommes égaux? Ne voit-on pas que l'un est grand et l'autre petit, que l'un est très robuste et l'autre très faible, que celui-ci est doué de beaucoup d'esprit, de talent et meme de génie, tandis que celui-là tient presque de la brute? >> 26 • Mais les communistes, continue Gal, ignorent délibérément tout ça. Au nom des seuls principes de l'égalité entre les hommes et du droit universel des gens, ils semblent penser qu'un individu qui, parsa nature, n'est pas doué pour l'étude et a appris à grand-peine seulement l'alphabet, a le droit de devenir un fonctionnaire du gouvernement camme un Colbert et un Fouché. De meme, celui qui, par sa nature ou parce qu'il fait un travail sédentaire, prend au petit déjeuner du matin seulement un peu de lait et de café devrait manger autant que celui qui fait des travaux manuels, pour ne pas dire d'en avoir eu moins. Et le jardinier d'un chateau devrait demander d'administrer les propriétés, art pour laquelle il n'a aucune prépa– ration, pour la seule raison qu'il vit dans le batiment lui aussi. N'imporre qui avec un peu d'intelligence s'aperçoit que ce sont des pensées absurdes et contre nature. Mais malgré cela on pourrait penser que, en théorie, elles semblent bien etre des pensées absurdes, mais dans la pratique, si on avait la force de réaliser l'idéal com– muniste, les choses s'arrangeraient d'elles-memes et la société ferait des progrès. Gal est d'un avis différent. 25 Par exemple cf. G.W LEIBNIZ, Essais de Théodicée sur la bonté de Dieu, la liberté de l'homme et l'origine du mal, dans C. GERHARD, Die Philosophischen Schriften von G. W Leibniz, Hildesheim, G. Olms, 1961, vol. 6, §§ 1-5; 22-23; 60-63. 26 GAL, L'homme... cit., p. 334-335. 78

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