- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2013
ftLICIEN GAMBA, UN HISTORIEN MtCONNU Quelques brèves notes biographiques Sa vie ne fut pas facile. Fils de père inconnu et de Marie-Thérèse de feu Jean-Bap– tiste Gamba 3 , Félicien naquit à midi du dimanche 10 novembre 1889 à Somma– rèse, l'un cles villages perchés sur la partie la plus élevée d'Émarèse, commune où était né aussi l'abbé Joseph-Marie Trèves, qui devint son ami intime et l'introduisit à la recherche historique. Le jour suivant sa naissance il fut baptisé à Montjovet par le curé Ambroise Martignène, ayant eu pour parrain Abraham D'Hérin et pour marraine Marie-Marre D'Hérin née Gamba, ses onde et tante. Ce sont ces derniers qui lui fìrent quitter aussitòt son village nata! car ils le conduisirent chez eu:x:, au hameau de Gaspard (Montjovet) et c'est chez eu:x: que Félicien fut élevé. Camme presque tous les enfants du pays et malgré sa vive intelligence et ses bonnes dispo– sitions pour l'étude, il ne put fréquenter que l'école élémentaire: « Vous connaissez ma naissance obscure, mon instruction rudimentaire, 4c et Y en trois mois une heure par jour », déclara-il, lui-meme, à l'abbé Trèves. Il connur aussitòt les dures fatigues du travail du paysan, d'abord en conduisant les chèvres au paturage 4 , puis en cultivant la campagne et ses vignobles de Gaspard. Gamba lui-méme dira qu'il avait passé sa première jeunesse « rudement, avec la pioche et la pelle en main à ronqué et enterrer meurgères, etc. » 5 . Les conditions économiques de sa mère et de la famille adoptive ne lui permirent pas de poursuivre cles études secondaires et c'est clone en qualité d'autodidacte qu'il entreprit de s'intéresser à l'histoire locale, passion qu'il cultiva et qui le dévora toute sa vie. Cependant, l'amour de Félicien Gamba pour l'histoire locale avait du subir un long moment d'arrét: d'abord parce qu'il dur faire son service militairé, puis à cause de l'entrée en guerre de l'Italie contre l'Aurriche car, en 1915, il fut de nouveau appelé sous les drapeau:x:, ce qui lui valut « presque dix années, de 20 à 30 ans, sous les armes et pas toujours dans les endroits propices au:x: études », dira-t-il, lui-méme 7 • Tourefois, meme du front du Carso et cles autres lieu:x: de son casernement, il conti– nua à s'intéresser à ses recherches ainsi qu'il apparait de la correspondance entre– tenue avec l'abbé Trèves tout au long cles années de la Première Guerre mondiale. Après quelques mois de service, il fréquenta à Bassano del Grappa le cours pour 3 Les Gamba étaiem originaires de Settimo Vittone. 4 En rappelant leur humble origine, l'abbé Joseph-Marie Trèves s'est souvem défìni, lui-meme et san ami Félicien, « deux chevriers d'Émarèse ''· Cf. CoLLIARD (par !es soins de), Lettres de l'abbé... cir., p. 322, !eme du 23 avril 1938. 5 AHR, Fonds Félicien Gamba, carr. IX, l/A, !eme du 2 septembre 1927. 6 Au mais de mai 191 O il annonçait à Joseph-Marie Trèves de ne pouvoir parriciper à la fete des soldats d'Éma– rèse à laquelle l'abbé l'avait invité camme« militaire du Pays en activité de service": CoLLIARD (par !es soins de), Lettres de l'abbé... ci t., p. 305. 7 AHR, Fonds Félicien Gamba, carr. IX, 1/A, lerrre du 2 septembre 1927. 87
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