- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2013

f!OLICIEN GAMBA, UN HISTORIEN MIÒCONNU « faire ~uvre d'éducation culturelle et récréative, tenant constamment éveillé un vif intéret pour la Vallée et pour tous !es problèmes qui s'y rattachent, en étudiant et favo– risant la solurion des problèmes économiques et sociaux, avantageux pour le pays » 25 • Ce projet, chaudement appuyé par l'abbé Trèves, n'aura pas d'aboutissement à cause de la crise économique et politique du moment. L« exilé », ainsi qu'il se définissait, aurait voulu que le Val d'Aoste progresse et il désirait contribuer, lui-meme, à l'amélioration de la vie de ses compatriotes. Ne pouvant le faire matériellement, il pensait pouvoir y concourir par ses recherches historiques. En 1932, par exemple, il se pencha sur une question « de brulante actualité », le dépeuplement de la montagne, phénomène qui déjà à cette époque-là commençait à devenir inquiétant et dont, pour cause, il désirait insérer quelques cha– pitres dans san a:uvre pour en indiquer les raisons, ses conséquences, les remèdes 26 • D'après lui, le dépeuplement avait des racines profondes et complexes, communes à tous les versants des Alpes, et il était du, en particulier, aux pénibles conditions de vie des montagnards, ce qui les poussait à fuir vers la plaine à la recherche d'un train de vie plus aisé. Pour drainer cet abandon il fallait clone créer des conditions de vie meilleure et moderne meme à la montagne. Gamba a indiqué quelques remèdes. D'abord il aurait fallu éliminer, ou diminuer de manière draconienne, les impòts sur les terrains ; puis assurer un réseau de roures carrossables rejoignant le fond des vallées et reliant celles-ci entre elles, « car il ne faut pas oublier que les routes sont les grandes voies de la civilisation et du progrès », disait-il ; maintenir en bon état les petites routes muletières et communales et les anciens canaux d'arrosage ; mais aussi développer l'instruction primaire en la rendant proche aux nécessités de la population, ce qui demandait la présence d'enseignants valdòtains recrutés selon l'ancien système qui privilégiait les maitresses et les maitres locaux. Dans le but d'offrir des possibilités de travail rémunérateur, surtout pendant la longue période hivernale, Gamba proposait de créer dans toutes les paroisses 27 , aux frais de l'État et de la Province, des laboratoires d'artisanat- pourvus d'un tour pour le bois, d'une forge pour les travaux en fer battu et de tout l'outillage nécessaire pour la menuiserie, la vannerie et la sculpture- où un ma!tre artisan aurait pu développer le savoir-faire des jeunes gens et former ceux-ci à des métiers leur offrant un avenir meilleur. À ces mesures, il ajoutait l'allocation de primes pour la construction ou la rénovation des maisons rurales, pour le bétail, pour le défrichement et l' améliora– tion des terrains improductifs. 25 AHR, Fonds Félicien Gamba, cart. IX, 1/A, lettre du 17 juin 1931. 26 AHR, Fonds Félicien Gamba, cart. IX, IlA, lettre du 19 avril1932. 27 Le choix de la paroisse, « entité stable et sérieuse, presque millénaire », et non de la commune, est sympto– matique. C'est une critique au fascisme qui avait supprimé plusieurs Communes, réduites au nombre de 45. 93

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