- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2014
}OSEPH-Ci~AR PERRIN La circonstance qu'il n'y ait qu'une seule personne émigrée à l'étranger s'explique par le fait que le recensement a été effectué au mais d'aoiìt. Or, en ces années-là, l'émigration était encore temporaire et on s'éloignait du pays presque uniquement pendant la saison hivernale. Au moment du dénombrement les travailleurs sortis du pays y étaient dane désormais déjà rentrés. Toutefois, la nécessité d'abandonner le foyer pour aUer chercher du travail dans l es autres communes valdòtaines et ce premier émigré dans un pays étranger sont l es prodromes d'un phénomène doulou– reux qui s'amplifìera bientòt." Les professions et les métiers Aymavilles était une communauté essentiellement agricole et la plupart cles habi– tants recensés sont cles laboureurs, ainsi que leurs enfants en age de pouvoir tra– vailler. C'est, en effet, par l'appellation de laboureur que le greflìer a qualifié la quasi-totalité cles chefs de famille et meme lorsque cela est omis il s'agit eneore de paysans. Ceux qui exercent une profession ou un autre métier sont très rares : on n'en compte que quatorze. Parmi les activités intellectuelles il n'y a que celle du notariat. Les six personnes qui exercent cette profession sont Jean-Augustin Darensod et san beau-fìls Jean-Mar– tin Saraillon à Champessolin, Jean-Martin Ducret au Fournier, Jean-Georges Car– rai au Moulin, Jean-Antoine-Joseph Bellozet, provenant de Saint-Étienne d'Aoste mais habitant au Michelley; le dernier est Urbain d'Étienne Carrai qui, toutefois, a san bureau à la Cité. La profession ne les empeche pas d'etre aussi cles paysans. En effet, ils ont tous du bétail et, dane, de la campagne à cultiver. Il y a une seule exception : le notaire Bellozet ne possède qu'une chèvre, le strict nécessaire pour avoir un peu de lait pour ses trois enfants en bas age. Le nombre cles domestiques est assez élevé. À Aymavilles travaillaient 25 ser– vantes et 3 valets ; un jeune de 16 ans est berger chez Jean-Pantaléon Bérard tandis que Jean-Nicolas Boniface est domestique au chateau, chez le baron Joseph-Félix de Challant; quatre jeunes fìlles, agées de 24 à 30 ans, ont quitté le pays et sont au service chez cles particuliers de Jovençan et de Gressan. C'est certainement la condi– don économique de la famille qui les y a obligé; en effet, sauf pour l'une d'entre 11 En 1798, l'éveque Solaro déclarait qu'il y avait un certain nombre d'habitams d'Aymavilles « qui vont pendam l'hyver chercher leur subsistence et porter leur industrie en France [...] en apportane dans la patrie le fruit de leur travail » (ACV A, cat. Paroisses, Aymavilles, !eme du 24 juillet 1798). Tout au long du XIX" siècle, l'émigration sera le moyen obligatoire pour survivre et, entre autres, elle frappera aussi !es enfants, engagés comme ramoneurs dans !es grandes vilies. En 1858, !es registres de la population signalem l 05 émi– grés ; en 1910, !es deux curés d'Aymavilles signalaiem environ 270 émigrés, temporaires ou définitifs. Sur ce problème cf. ].-C. PERRIN, Aymavilles. Recherches paur l'histaire écanamique et sociale de la cammunauté, tome I, Aoste, Le Chàteau, 20052, p. 134-138. 98
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=