- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2014
jOSEPH-CÉSAR PERRIN Pierre Pasqueraz 14 (45 ans), s'était installé au Moulin-Dessus « depuis 23 ans », au début done de la première décennie du siècle. I..:autre maréchal est Étienne Marioz (28 ans), établi au Venoir depuis 13 ans; avec ce dernier habitaient san frère Jean (30 ans) et un valet de 28 ans, Christophe, qui exerçaient le meme métier. La présence de quatre ateliers de maréchaux-ferrants dans une communauté qui ne dépasse guère les mille habitants pourrait sembler disproportionnée. En réalité, si l'o n considère qu'à Aymavilles il y avait 108 animaux de trait et si l'o n tient compre du milieu naturel, ce nombre n'est pas excessif. En effet, ces betes travaillaient sur un sol en forte pente et souvent pierreux et elles avaient besoin d'erre bien ferrées afin d'augmemer leur rendement dans les labours et leur sécurité sur les raides semiers de campagne. Les ferrures étaient dane fréquentes: aussi, le travail pour les maréchaux ne manquait certainement pas. De plus, ces artisans étaient sans doute aussi des forgerons, auprès desquels les paysans se servaient pour leurs outils de campagne. n est évident quel'artisanat local était beaucoup plus développé et, à còté des neuf personnes mentionnées, d'autres travaillaient dans un atelier. Toutefois, le but dure– censement ne concernant que la population et le bétail, le greffier s'est limité à men– tionner l es chefs de familles dont la profession artisanale était l'activité principale. D'autres documents nous montrent en effet une situation bien plus complexe. 15 Une grande mobilité de la main-d'reuvre On a trop souvent eu l'habirude de dire et d'écrire que la société valdòtaine du passé était immobile, que les habitants étaient ancrés à leur terroir et ne sortaient ja– mais de leur petit village. Cela est faux! Dès que les documents nous permettent de suivre le phénomène de l'émigration et de l'immigration, on constate exactement le contraire : au Val d'Aoste il y a toujours eu une grande mobilité des personnes. Les érudes, le commerce, l'armée et la guerre, le mariage, le travail et bien d'autres raisons encore ont poussé un bon nombre de Valdòtains hors de leur communauté voire du pays et ces memes causes ont attiré chez nous cles étrangers. Le recensement de 1734 en est une preuve, du moins pour Aymavilles. On note d'abord une mobilité à l'intérieur cles deux paroisses car cles hommes et des femmes 14 Le curé Jean-Augustin Savioz (t 6 novembre 1729) et l'économe Dayné emploient toujours la graphie Pas– crat, aussi bien dans l'acte de mariage du 3 mai 1726 (Pierre a épousé Catherine de Boniface Darensod, de Saint-Léger) que dans les actes de baptemes cles filles Marie-Antoinette (29 juillet 1727) et Marie-Françoise (17 novembre 1729). Le parrain de cette dernière fille est Jean-François Pevret, avec qui Pierre avait peut– etre cles rapports de travail. 15 Un Rapport des consignements des biens et rentes du Seigneur Baron des Aymavilles, de 1777, memionne les ateliers suivams : 27 moulins, 3 "battoirs" pour drap, 3 scies à eau, 5 "pistes" pour le chanvre, 4 forges, 3 martinets, l tannerie, l E1brique (la fonderie de Bianco à La Nouvaz) et l pressoir pour huile (AHR, Fonds Ville d'Aoste, Recueil documenraire, Feudi). 100
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