- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2014
V OYACE AUTOUR D'UN RECENSEMENT: POPULATION ET BÉTAlL À AYMAVILLES EN 1734 bovins), sans etre aisé, a cenainement les moyens pour nourrir la famille. Les autres peuvent etre considérées camme des familles ayam une bonne «fortune» et parmi elles cinq sont décidément riches. Mais l'indice de misère de certaines familles est encore plus évident par le fai t que 12 d'entre elles ne possèdent que des chèvres (de une à 15) et que 14 n'an t aucun geme de bétail. À vrai dire, parmi ceux-ci il faut éliminer les quatre maréchaux– ferrants qui, tout en ne possédant pas de betes, vivent de leur métier d'artisans. Parmi les plus défavorisés il faut signaler Jean Gontier, un veuf de 36 ans, avec ses quatre enfams (de 15 à 3 ans) dont le greffìer a noté qu'ils sont « tous pauvres men– diants ».Mais d'autres familles ne sont pas bien loin de cet état. Comment François Borney ne possédant que 3 ovins et caprins pouvait-il nourrir sa famille de cinq membres? Et Jean-François Molliet, chargé de sept bouches, avec ses huit betes du meme geme ? Et bien d'autres eneore qui so m dans des conditions plus ou moins identiques? Avaient-ils d'autres ressources que le recensement n'a pas indiquées? Un autre indice de pauvreté nous est offert par les 40 personnes, toutes encore assez jeunes, qui ont quitté leur famille et se sont placées camme domestiques dans des familles de l' endroit ou hors de la communauté. Par contre l es 23 chefs de famille qui ont engagé un, voire deux domestiques sont certainement parmi les proprié– taires aisés de la communauté. En effet, ceux-ci possèdent beaucoup de bétail gros et menu : la plupart en ont plus de quinze et possèdent une ou deux montures, preuves qu'ils sont aussi d'assez gros possesseurs de biens fonciers. 25 Le fai t de n•avoir ni bovins ni montures indique certainement que ces individus ne possédaient pas de biens fonciers. C'est dane aussi un indice de misère. Toutefois, celan'emame pasl'estime de la communauté: Jean-Michel Savioz, qui a à sa charge sa femme, un garçon de 8 ans, une fìlle idiote de 13 ans et une sceur de 57 ans, ne possède que six chèvres et brebis, mais cela ne l'a pas empeché d'erre nommé syndic du quanier de Vercellod. Pour conclure Les deux documents du recensement nous ont dévoilé une série de données. D'abord que, comrairement à cenaines croyances, on n'est pas en présence de la famille dite patriarcale; au contraire, les foyers sont bien émiettés et le nombre de leurs membres, à quelques exceptions près, n'est pas si grand qu'on le supposait, la moyenne étant à peine de cinq personnes. Ensuite, la possession d'une grande quantité de bétail, notamment des ovins et caprins mais également des bovins et 25 Un exarnen rrès sommaire du cadasrre de 1731 de la paroisse de Saint-Martin démonrre que cela est vrai, mais le documenr est incomplet et celui de Sainr-Léger n'a pas été conservé. 107
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