- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2014

Les rapports entre institutions civiles et Église catholique en Vallée d'Aoste (1860-1948) ALESSANDRO CELI lntroduction Le sujet proposé pour cette communication demande avant tout de préciser le sens attribué aux mots « rapports entre >>. S'agit-il de décrire les vicissitudes des relations entre le diocèse et la Province de Turin, avant, et celle d'Aoste, après, ou, eneore, de l'Église avec la Commune d'Aoste ou l'État italien ?Cene démarche se traduirait en une simple chronique, en l'exposition d'une liste de personnages et d'événements qui, d'un coté, n'ajouterait rien aux connaissances déjà disponibles et, de l'autre, empecherait toute analyse censée fournir une clé d'interprétation historique aux événements du passé. Il me paraìt au contraire plus intéressant d'enqueter sur l es bases idéologiques du rapport entre Église et pouvoirs civils, d'expliquer, autant que possible, selon quel– les conceptions et suivant quelles stratégies se développa la relation entre les deux. À ce propos, il est nécessaire d'ajouter une deuxième prémisse, toujours pour mieux définir le sujet de mon exposé. En effet, il faut éclaircir la signification attribuée au mot Église: s'agit-il de l'institution ecclésiastique, avec sa hiérarchie et ses repré– sentants offìciels, ou peut-on considérer camme Église chaque catholique en com– munion avec le Pape et les éveques? Il est évident que de cette réponse dépend une large partie de mon analyse. Le choix accompli pour ce rapport, suivant le catéchisme de l'Église catholique, a été celui de considérer camme appartenant à l'Église chaque fidèle en communion avec le Pape et, en conséquence, de ne pas limiter mon analyse aux éveques ayant régi le diocèse tout au long des années. Ainsi, je vous parlerai non seulement des représentants de la hiérarchie diocésaine, mais aussi des la'ics et des pretres qui ont joué un role fondamenta! dans l'histoire civile et religieuse de notre Vallée. Ce role fondamenta! ne concerne pas, évidemment, les seuls rapports institution– nels gérés par les uns ou par les autres, mais comprend aussi - je dirais meme surtout- les retombées et les causes sociales et culmrelles de ces rapports. Essayer d'analyser l es rapports entre État et Église demande, donc, de faire référence et aux documents et aux positions offìcielles des représentants des deux pouvoirs ainsi qu'aux actions et à la pensée des personnes qui y ont participé, telle que nous la connaissons grice aux archives et aux chroniques des journaux. !83