- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2014

ALESSANDRO CELI alors qu'au moment où elle et san mari arrivèrent en ville, ils se présentèrent avec d'autres immigrés au curé de la cathédrale, en menaçant de ne plus participer à la Messe, si celle-ci n'était pas prechée en italien, car personne ne comprenait les en– seignemems rendus de la chaire par un pretre ne parlam que le français. Lenjeu de la langue pour l'Église diocésaine ne fut dane pas un enjeu politique, mais avant tout un enjeu culturel et pastoral. Il fallait parler la langue des ouvriers ou les laisser dans les mains cles fascistes, du moins formellement respectueux cles hiérarchies, ou, en perspective, des communistes, lesquels avaient par contre la mauvaise habitude de fusiller chrétiens, lalcs et pretres (mais surtout ces derniers), camme les révolutions des années Dix, Vingt et Trente, au Mexique, en Russie et en Espagne l' avaiem tragiquement démomré. Le fait que la question du français était éminemment pastorale est encore révélé par deux autres éléments. Les lemes pastorales de Mgr Imberti étaient toujours tra– duites en français et les curés étaient autorisés à les expliquer dans la langue parlée par les fidèles. Aucune imposition de l'italien, donc, car pour l'éveque la langue de l'Église restait le latin. En effet, au moment de la réforme Bottai, qui imroduisait l'école moyenne unifiée avec vingt ans d'avance par rapport à celle qui sera établie par le gouvernement Fanfani en 1962, Mgr Imberti refusa l'introduction de la réfor– me au Petit Séminaire, jugeant que l'emploi du latin requis dans la formation du clergé demandait une connaissance de cette langue beaucoup plus approfondie par rapport à celle prévue dans la nouvelle école. Aucune faveur pour l'italien, dane, mais la revendication d'une altérité de l'Église et de ses serviteurs par rapport à la société civile (et politique). Comment doit-on, alors, interpréter l'action de Mg' Imberti ? Je crois qu'on peut affirmer sans crainte que le jugement rendu sur san action fut influencé par la situation politique de san époque et par les luttes idéologiques des années qui menèrent vers l'Autonomie. Il convenait à beaucoup de personnages de l'époque de nier un ròle positif au prélat dans les vicissitudes de la guerre, pour exploiter à leur avamage les mérites dus, en réalité, à l'éveque. Il faut encore souligner commem Mgr Imberti reuvra de concert avec l'épiscopat italien, en maintenant une réserve idéologique envers le fascisme par le biais de l'Action Catholique, censé préparer une nouvelle classe dirigeante, apte à remplacer la classe fasciste de l'imérieur ou de l'extérieur. Enfin, il est nécessaire de rappeler que Mg' Imberti fut un véritable defensor civitatis pendant la guerre, agissant toujours pour défendre la population, soutenant san clergé engagé dans la Résistance et n'hésitant pas à risquer sa propre vie, au moment de la libération d'Aoste, pour éviter les massacres vus à Turin et à Florence. Limportance de san action lui fut reconnue par l'octroi de la citoyenneté honoraire d'Aoste, au moment de san départ pour Vercelli. En résumant, l'éveque fut toujours attentif, prudent et, sunout, réaliste: san ròle dans l'enquete sur le dépeuplement de la montagne, coordonnée par lui pour tous 188

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=