- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2014

LES RAPPORTS ENTRE INSTITUTIONS CIVILES ET ÉGLISE CATHOLIQUE EN VALLEE o'AoSTE (1860-1948) les éveques du Piémont, et les requetes présentées à Mussolini pour le contrecar– rer, révèlent un profond connaisseur de la réalité de san diocèse et, en général, cles diocèses alpins. Cette connaissance ne se limitait point aux aspects statistiques, mais comprenait aussi la psychologie de la population et cles pretres, les comportements sociologiques et économiques ainsi que tout autre élément fournissant cles données uriles à l' action pastorale. Tous ces éléments nous racontent un pasteur diocésain qui traitait avec les pouvoirs civils sur un pian de parité, pleinement conscient cles con– ditions dans lesquelles l'Église se trouvait vis-à-vis du régime fasciste, c'est à dire avec une liberté limitée et sous la menace constante de voir interdire ses initiatives par le pouvoir politique. A ce propos, il suffit de rappeler que la querelle sur la liberté de l'Action Catholique fut consécutive et non pas antérieure aux accords de Latran. Tous ces éléments nous expliquent aussi les motivations pour lesquelles M'' lmber– ti ne fut opposé ni à Émile Chanoux, auquel il chercha d'éviter le rappel sous l es armes, ni à l'abbé Trèves, qu'il visita peu avant sa mort ni, encore, à M gr Stevenin, sur lequel on n'a pas encore tout dit et sur lequel, à mon avis, pèse le doute d'avoir poussé Chanoux en première ligne, tenant Paul-Alphonse Farinet en réserve, dans l'attente d'une meilleure occasion. Il faut donc analyser l' action de M'' Stevenin pour comprendre le rapport entre Église et autorités civiles et politiques dans l'histoire valdòtaine. M9' Stevenin et les années troubles 1911-1931 En remontant un peu en arrière, le personnage qui marqua de façon indéniable la vie du diocèse d'Aoste dans les trois premières décennies du XX' siècle fut le cha– noine Jean-Joconde Stevenin. Dans san cas, à la différence de Chanoux et d'lmberti, nous disposons d'au moins trois ouvrages qui en décrivent la vie et l'action de façon scientifìque. Il s'agit de Dall'archivio di jean-]oconde Stevenin de Tullio Omezzoli ; de jean-]oconde Steve– nin : une vie pour la Vallée d'Aoste d'Ezio Bérard et du récent Fra trono e altare de Simona Merlo, qui s' arrete à 1926 et ne parle pas de Stevenin après cette date. Vu la quantité de livres à disposition, qui décrivent également le ròle de M'' Cala– brese et de M'' Tasso, je me limite à souligner deux seuls éléments, les plus indiqués d'ailleurs pour saisir l'importance du chanoine dans l'histoire valdòtaine, meme en ce qui concerne les rapports entre Église et État. Le premier est de nature idéologique : Stevenin introduisit en Vallée d'Aoste le régionalisme de l'abbé Luigi Sturzo, l'un cles fondements de la pensée meme de Chanoux, qui s' en appropria dès sa jeunesse, quand il était responsable diocésain de l'Action Catholique. Dans les années terribles qui suivirent celle de 1918, quand les violences cles communistes et cles fàscistes augmentaient la crise d'un État déjà 189

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