- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2014

LES RAPPORTS ENTRE INSTITUTIONS CIVILES ET ÉGLISE CATHOLIQUE EN VALLÉE o'AOSTE (1860-1948) La conquete de l'hégémonie fu t le résultat de l' alliance entre l es «pretres rouges» de Stevenin et le clan Farinet, Julien Charrey étant, avant que le dauphin de Stevenin, celui de François Farinet. C'est seulement l'union des deux groupes qui fournit à l'Église la possibilité de dépasser le transformisme cles candidats libéraux, tels quel es Réan, en meme temps que la posi tion centralisatrice de l' éveque Joseph-Auguste Due, autre figure mécon– nue et critiquée du passé valdOtain, qui, bien au contraire, mériterait quel'on mène une enquete pointue sur ses actions. Due paya, vraisemblablement, san hostilité au projet de Stevenin, trop avancé pour la mentalité du prélat, qui avait trente ans de plus que le chanoine et venait d'une expérience différente de relations avec l'État. Une expérience qui comprenait les répressions militaires (les Socques du 1854), et l'arrestation de pretres à cause de leurs aflìrmations formulées de leur chaire « à la défense des droits de l'Église » Qean-Louis Aymonod 1871) ou « pour avoir obéi aux constitutions synodales en refusant un parrain indigne » Qacques-Joseph Ber– guet entre 1856 et 1863). A ces faits s'ajoutaient les confìsques cles biens fonciers et la suppression de maisons de religieux, ainsi que l es tentatives d'assassinar (M'' Jourdain 185 5) et d'arrestadon cles éveques (Franzoni de Turin 185 5 et crise Cala– biana 1855) et, plus en général, une lune continuelle contre la culture catholique et la liberté religieuse de l'Église. Si on ne prend pas en compte le contexte du grand conflit entre l'Église et l'État, suite à la première Guerre d'indépendance (1848-49), il est impossible de com– prendre la stratégie suivie par M'' Due dans san épiscopat. Due avait été le vicaire de M'' Jans, un éveque qui dut attendre sept ans avant de recevoir l'ordination, à cause de l' opposition du roi, à l'image de ce qui se passa dans tous l es diocèses piémontais de l' époque. Cette situation devéritable persécution de la part de l'État fu t à la base cles choix de M'' Due, qui organisa san action autour de cinq volets dont le premier fu t la cen– tralité de la figure de l'éveque dans le diocèse. En effet, Due fut présent dans cha– que paroisse par le moyen des visites pastorales, cles lettres pastorales (plus de deux cents !) et de lettres personnelles aux pretres. Cette démarche suivait les décisions centralisatrices du Vatican, pour contrecarrer les politiques antireligieuses cles États. Le deuxième volet fut l'autonomie économique de l'Église, obtenue, après les con– fisques, par l' achat de terrains et la construction de batiments uriles à la pastora– le qui, en meme temps, symbolisaient la puissance de l'Église face à l'État (Petit Séminaire, Refuge Père Laurent, Maison Saint-Louis). Parla suite, se succédèrent la diffusion des dévotions populaires (confìée au père Laurent et aux missionnai– res diocésains choisis parmi les chanoines de Saint-Ours), l'affirmation du plein respect envers les autorités publiques et la différenciation entre responsabilité de l'État et responsabilité de la famille royale, qui récompensait la fìdélité du clergé avec les titres honorifiques, camme celui de chevalier ou de commandeur. 191

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