- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2014

ALESSANDRO CELI en ville, que « le Ministère y est obligé par les circonstances, et il n'est pas à pré– sumer qu'il consemira à nous livrer désarmés aux agressions d'un parti fanatique et ennemi des libertés constitutionnelles ». En d'autres termes, le chanoine libéral, champion du prétendu progrès, évoqué il y a encore peu d'années camme une victime de la répression cléricale, prònait l'imervemion militaire du Corps qui à l' époque représentait la force anti-émeute du Royaume du Piémont, tristement connu pour la répression de Genes de l'année 1849. Cette intervention servait à défendre une administration locale qui ne jouissait pas de la faveur de la population et qui resta longtemps, pendant plus d'une décennie, sous l'ombre du cauchemar d'un nouveau Régiment des Socques. Le recours à la violence institutionnelle fut, en effet, l'une des constantes du rap– port entre l'Église et le Royaume d'Italie jusqu'aux pactes de Latran (et meme au– delà). Il suffit de rappeler les cas d'arrestation de pretres à cause d'affirmations formulées de la chaire, pendant la Messe, et le choix fait par le roi de n'admettre aucun remplacement des éveques défunts ou démissionnaires, au moment de l'Unité. Cette situation explique facilement la conduite de Mg' Due et le but de son chef-d'ceuvre, politique et historique en meme temps : convaincre les Valdòtains à maintenir leur fidélité envers le roi, en détachant celui-ci des responsabilités de son Gouvernement, inacceptables pour l'Eglise. Cette façon de conduire les relations entre Église et État en Vallée d'Aoste dura jusqu'à la deuxième guerre mondiale, quand l'effondrement des institutions pu– bliques conduisit l'éveque d'Aoste- camme ceux des autres diocèses du Royaume - à accomplir un role de suppléance qui était fondé non seulement sur la tradition catholique du defensor civitatis, mais aussi sur les élaborations culturelles et idéolo– giques d'un siècle de penseurs catholiques valdotains. À ce propos, il faut encore ajouter que la concession du Statut d'autonomie par l'assemblée constituante, véritable régression par rapport aux Decreti luogotenen– ziali de 1945, mais aussi par rapport aux projets de Mg' Stevenin, ne signifia poim la démission de l'Église et cles catholiques à l'égard de l'État. Au comraire, jouissant fìnalement d'une situation politique favorable- de laquelle, hélas !, on n'a pas tiré les avantages culturels et sociaux espérés, en se contentant souvent des avantages fìnanciers -l'Église valdotaine et ses fìdèles ont continué à réfléchir et à analyser la réalité valdotaine, à proposer des suggestions et des projets, encore une fois par la voix des pretres. J'omets de parler du chanoine Bréan, objet d'un ouvrage remar– quable et exhaustif de Marie-Rose Colliard, et je rappelle seulement un exemple successif, qui me paraìt la preuve d'un engagement social et intellectuel qui ne cessa pas avec l'affirmation défìnitive du système démocratique des partis et un role moins évident de l'Église dans la société. En 1974, l'abbé Ernesto Challancin publia un petit livre très intéressant, Valori econtrovalori dello sviluppo montano. O n y trouve plusieurs thématiques fon actuelles et des indications en partie accueil- 194

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