- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2014

}OSEPH-CÉSAR PERRIN Le mariage Les données fournies par le greffier Fabod concernant l'age du mari et de sa femme nous renseignent sur les habitudes de l' époque à cheval des XVIIc et XVIII• sièdes à l'égard du mariage. On remarque qu'en généralles fiHes se mariaien t assez jeunes tandis que pour les garçons l'age est plus avancé. Quant à ces derniers, le mariage était parfois retardé par le service militaire dont la durée était de sept ans ou bien parce qu'il fallait attendre le partage des biens des parents afin d'atteindre l'auto– nomie économique pour nourrir la famille qu'on souhaitait former. De plus, il y a une différence à l'égard du décalage d'age entre les deux éléments du couple. La femme est presque toujours plus jeune que le mari et quand cela ne se vérifìe pas la différence d'age n'est que de quelques années. Cela à quelques exceptions près car, pour ne citer qu'un seul exemple, la femme d'Urbain Gorrex a 70 ans tandis que lui n'en a que 58. Au contraire, le mari est très souvent beaucoup plus agé que sa femme et l'écart temporel est fréquemment supérieur à dix, vingt voire trente ans. Il y a des cas assez éclatants. Jean-Jacques Empereur a 60 ans, sa femme Vincente 27; Jean-Pierre Pesse 73 ans, sa femme Madeleine 30 ; Jean-Pierre Belley 76 ans, sa femme 30; entre Jean-Louis Empereur (88 ans) et sa femme Barbère (40 ans) il y a la différence de 48 ans ! Lorsqu'il y a cette énorme distance d'age dans le couple on est souvent en présence d'un veuf ou d'une veuve qui se sont remariés. Le recensement n'indique évidemment pas la date du mariage mais d'après l'age du premier enfant du couple on peut constater que les filles se mariaient, nous l'avons déjà dit, très jeunes. I..: age de la plupart d'entre elles au moment du mariage se situe autour des vingt ans ou à peine un peu au-dessus, mais il y a des fiHes qui se sont mariées bien plus jeunes encore. Marie-Antoinette, femme de Banhélemy Gontier, ne devait avoir que 17 ans. Ce n'est pas le seul cas. Et il y en a de bien cenains où l'épouse n'est encore qu'une fìllette. Françoise, femme de Jean-Léger Savioz, agée de 19 ans, a un fìls de 6 ans tandis que Jeanne-Pernette, femme de Martin Géraudey, a 21 ans et une fille de 9 ans : elles s'étaient dane mariées res– pectivement à l'age de 13 et de 12 ans ! Dans ces deux cas il avait fallu avoir le consentement du père car les femmes ne sortaient de la minorité qu'à l'age de seize ans accomplis. Une dernière observation : les mariages entre citoyens n'appartenant pas à la meme paroisse ne sont pas nombreux. Le greffier n'en énumère que neuf (4,5% des familles). Évidemment, la juridiction personnelle inHuençait aussi les affaires de cceur ! Par contre, nous l'avons déjà vu, dans seize couples l'un des membres provient d'une communauté valdòtaine : 3 hommes et 13 femmes. Les mariages avec des étrangers sont rares : seulement trois hommes et trois femmes sont venus se marier et habiter à Aymavilles. 96

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