- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2014

VOYAGEAUTOUR D'UN RECENSEMENT: POPUlATION ET BÉTA!l À AYMAVIllES EN 1734 Les absents L:édit de Charles-Emmanuel prescrivait que l'on doive enregistrer aussi les per– sonnes absemes « pour cause des études, pour apprendre quelque profession ou metiers, pour etre a nostre service ou pour toutte autre cause que ce soit >>. Les deux paroisses comptaient 36 individus éloignés de leur foyer pour des questions disparates. Vingt-deux personnes (dont seulement deux hommes), presque toutes au-dessous de 30 ans, demeurent à Saint-Pierre, à Cogne, à Jovençan, à Gressan, à Chevrot, à Aoste (Cité et Bourg), à Pollein, à Quart, à Brissogne età Saint-Marcel. Vu leur age, il s'agir certainement de personnes qui sont allées chercher du travail ailleurs camme domestiques. D'autres ont peut-etre loué des biens à cultiver. C'est apparemment le cas du fils et des trois filles de Jean-Martin Gorrex qui, tous les quatre, demeurent ensemble à Quart. Auprès des maisons religieuses d'Aoste nous rencontrons trois personnes : Cathe– rine Bettex (15 ans), servante chez les religieuses de Sainte-Catherine ; Martin Blanc (13 ans), valer au couvent des Cordeliers; Jean-André Lyabel (30 ans), valer chez les chanoines du Grand-Saint-Bernard. Ce sont probablement les curés des deux paroisses qui leur ont assuré ce placement auprès de ces religieux. Il y a aussi des absents dont les conjoints ne connaissent pas le lieu de résidence. C'est le cas de trois hommes. Il s'agir d'André Perrod, originaire d'Abondance (Sa– vaie) et immigré à Saint-Léger en 1722, dont la femme dédare qu'il est absent depuis la Saim-Bernard, « sans savoir la residence >>. D'après la date du départ, il est assez probable qu'il se soit engagé camme mpian dans un alpage, car le 15 juin est justement le jour traditionnel de la montée des troupeaux vers les paturages de la haute montagne. Les deux autres semblent avoir fai t perdre volontairement leurs traces : Jean-Martin Géraudey (39 ans) est absent depuis vingt ans, « ne sachant sa residence >> ; de meme Pierre-Laurent Molliet (50 ans) s'est éloigné depuis long– temps sans quel'on sache où il demeure. Parmi l es Aymavillois recensés mais dassés camme absents il y en a aussi sept qui se sont éloignés d'Aymavilles pour le ser– vice militaire. Cinq d'entre eux sont des soldats du Régiment national d'Aoste, un milite« dans les troupes de S.M. en Italie >> et le dernier est au camp de Mamoue. Le plus jeune de ces soldats estJean-Marie Grivel qui n'a que 16 ans. Le nombre des émigrés à l'étranger est extremement réduit. On n'en rencontre qu'un seul : c'est un jeune garçon de 21 ans, Urbain de feu Auguste Carrai, rési– dant à Paris depuis 1731. Émigré à l'age de 18 ans, il a certainement voulu fuir la misère dans laquelle vivait sa famille car le greffier a dédaré que sa mère et sa sceur ne possédaient qu'une seule chèvre. Parmi les absents, on ne mentionne pas des ramoneurs qui, en revanche, seront nombreux quelques décennies plus tard. 10 10 E n 1858 Aymavilles comptera vingt ramoneurs émigrés. 97

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