- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2015

]OSEPH-CÉSAR PERRIN Je vais ici, en profìtant de l'édition de quelques écrits inédits de l'abbé, donner un petit aperçu sur ses idées, son engagement et ses initiatives dans le social. Le développement de l' É cole libre valdotaine pour relever les anciennes écoles de hameau, le chansonnier valdotain pour aider la diffusion du français par le chant, les appels pour la rédaction de publications de tous les genres, la création de la revue "Augusta Pr::etorià', l'Association du Clergé, l'ouverture de bibliothèques, la promotion et la protection de la famille et de la femme, sans oublier son reuvre pour la pension de retraite pour les travailleurs ou sa lutte contre l'alcoolisme, ce ne sont là que quelques-unes des idées lancées par l'abbé, dont une partie réalisées, les autres étant restées des reves. Et à tout cela il faut ajouter surtout le combat mené à l'intérieur de la ]eune Vallée d'Aoste en faveur de la langue française et de la renais­ sance des idéaux autonomistes. ]e n'aborderai ici que quelques aspects de son travail pour la promotion sociale, culturelle et économique de san peuple. *** Un jour, bondissant dans la chambre de san confrère Pierre Gorret « camme un bo­ lide, manches de la soutane et de la chemise retroussées jusqu'aux coudes, souliers ferrés, canne pendue à l'avant-bras, chapeau défoncé et perché sur une oreille », il lui avait dit qu'il ne fallait pas se contenter « de nous promener béatement du presbytère à l'église et de nous blottir camme des marmottes dans nos sacristies. Il est temps de nous réveiller et d'aiguiser nos armes » 1 2• Aussi, fìdèle à san crédo dans le christianisme social et orienté à porter san effort sur le travail concret, il se mit à l'reuvre dès ses premières années d'apostolat. La prévoyance sociale Lune des premières actions entreprises par l'abbé Trèves dans ce domaine fut la bataille pour la solution d'un problème qui hantait la société en vaie d'industriali­ sation du début du xx:c siècle : la sécurité sociale ou, selon l' expression employée par l'abbé (que je vais utiliser moi-meme), la prévoyance sociale pour les ouvriers et pour les agriculteurs. Pendant longtemps les travailleurs devaient subir fatalement les risques des ma­ ladies et des accidents qui les laissaient sans aucun secours. Puis les sociétés de secours mutuel avaient essayé d'organiser, tant bien que mal, une première forme d'assistance, non obligatoire et qui, cependant, ne concernait que la période où le 1 2 GoRRET, Quelques lettres ci t., p. 5-6. 1 1 8

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