- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2015
LE CHRISTIANISME SOCIAL DE L'ABBt ]OSEPH-MARIE TRÈVES DANS QUELQUES tCRITS INÉDITS travailleur était en activité et ne prévoyait pas une pension de retraite. En ltalie la première loi pour l'assurance contre les accidents et les maladies ne date que de 1 898, année où fut aussi édictée la loi pour l'assurance facultative pour la pension de vieillesse et d'invalidité. rannée marque clone le début du droit à la prévoyance sociale des travailleurs, dont le chemin sera toutefois long et tortueux. r assurance étant volontaire et non obligatoire, seul un petit nombre d'ouvriers de l'industrie s'en servait. Les agriculteurs en étaient presque exclus. Cela était encore plus vrai au Val d'Aoste, où dans l'agriculture il n'y avait quasiment pas de sala riés mais uniquement de petits propriétaires autonomes. La sensibilité de l'abbé qui connaissait très bien le monde agricole valdòtain et n'oubliait pas ses origines campagnardes s'en préoccupa. Combien de paysans, qu'une maladie inguérissable avait frappés ou qu'un accident avait rendus inaptes au travail, n'avait-il pas vu trainer une vie misérable et tomber à la merci de quelques reuvres de charité ? Il voulut donc y porter remède et il s'engagea dans une longue campagne de sensi bilisation. Cette prise de conscience semble remonter à l'année 1907 peu de temps après qu'il avait été nommé recteur à Planaval13• En effet, dans ses notes commencées le 22 septembre de cette année-là, il formula le désir de devenir le propagandiste de la . caisse nationale de prévoyance sociale pour l'invalidité et la vieillesse des ouvriers. Il pensait sensibiliser dans un premier temps les campagnards, puis les domestiques et les artisans. Mais, en homme consciencieux, il voulait d'abord étudier la législation qui régit cette matière et approfondir ses connaissances par la lecture, la participa- . tion aux conférences à ce sujet, voire les contacts avec les administrateurs locaux de la caisse. Il formula ensuite l'espoir de commencer cette action en 1 9 10. Il y parvint mais en anticipant les temps. [abbé, lui-meme, déclara que les années 1 909 et 1 9 1 0 avaient été pour lui « deux années massacrantes qui m'ont abrégé lit téralement la vie ! » Cene période qui fut, en effet, consacrée à des tours de propa gande à travers la Vallée et à la rédaction de l'opuscule Une Caisse-pension nationale pour !es travailleurs prévoyants, livret par lequel il voulait faire connaitre la caisse nationale, pour « le bien de la Classe si nombreuse et si méritante des Campagnards et des Ouvriers » disait-il en exergue14• La brochure illustre cette nouvelle institu tion, fournit des tableaux du montant de la pension que l'on percevra à l'age de 60 et de 65 ans et des versements annuels que le travailleur devra faire, en montre les avantages, la façon de s'inserire (individuellement ou collectivement) auprès des 13 Né à É marèse le 31 aour 1 874, prèrre le 9 juin 1 900, d'abord vicaire à Valrournenche, Lillianes er à Sainr Chrisrophe, Trèves fur nommé recreur de Planava! (Avise) le l" juiller 1907 ; le 18 mai 1 9 1 1 il fur rransféré à la recrorie de Promiod (Chatillon) ; le 23 aour 1923 il devinr curé d'Excenex (Aosre), paroisse qu'il régira jusqu'à sa morr, survenue le 21 juin 1941. 14 J.-M. TRÈvEs, Une Caisse-pension nationale pour !es travailleurs prévoyants, Turin, Imprimerie Elzeviriana, 19 10. 1 1 9
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=