- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2015
JosEPH-CÉSAR PERRJN ignominieux du dégoutant Bacchus ». Camme à son habitude, Trèves n'avait pas de demi-mesures. Se heurtant aux idées de son confrère favorable à la tempérance, notre abbé prechait l'abstinence totale, voire l'abolitionnisme. Pendant longtemps il harcèlera son ami lui suggérant la rédaction cles Statuts de la société, la création de son "distinctif" (une médaille pour les hommes et une épingle pour les femmes), la publication d'un opuscule de propagande, voire d'un bulletin mensuel. Quant au choix du patron de la société il se demandait si saint Anselme était un abstinent : dans ce cas, l'illustre compatriote avait sans aucun doute la priorité. Au début il craignait que les autorités ecclésiastiques ne puissent entraver l'ini tiative. Le 1 cr juin 1 9 1 2 il écrivait, avec ironie, à Gorret que la ligue aurait eu du succès « saufque la Sagesse Episcopale y mette son approbation négative ». Comme toujours, son impatience était brillante et il reprochait à son ami, nommé président de la ligue, la lenteur du travail car face aux ravages du vin et de l'alcoolisme il ne fallait pas tarder davantage à agir. C'est Trèves qui représenta la Croix cles Alpes - le premier groupe catholique abstinent en Italie, d'après lui - au congrès national antialcoolique qui se tint à Milan à la fìn du mois de septembre 1 9 1 3 . Il était conscient que cette croisade antialcoolique, qu'il considérait « morale, noble, sociale et patriotique au premier chef », était antipopulaire et qu'elle ren contrait cles obstacles meme parmi l'élite. Cependant, disait-il, « c'est conviction et mépris de l'impopularité et courage qui [me] poussent inlassablement à l'action publique ». Cela pour combattre un fl.éau qui durera longtemps et qui frappe eu core aujourd'hui. Dans le but de déraciner encore plus rapidement le fl.éau, la lèpre de l'alcool, Trèves lança en 1 9 1 2 aussi une campagne en faveur de l'abolitionnisme au moyen d'ac tions de « propagande individuelle pour formation cles Soldats et publique sur les trois journaux "D.", "P." et "E."20 et aussi par Conférences soit causeries devant petits groupes de confìance » ; c'est ce qu'on lit dans un carnet où l'abbé a noté son intense activité au cours cles mois de janvier et de février 1 9 1 52 1 • Mais, en meme temps, Trèves avait commencé aussi d'autres batailles. Le féminisme chrétien-social « Rédiger pour É marèse un tract, Les droits de la Femme, point de départ du Fem minisme (sic) Valdòtain qu'il faut absolument inaugurer »22 • Celui qui écrivait ces mots n'était pas un homme du parti socialiste mais un pretre ; ce n'était pas hier, 20 Il s'agir des journaux "Le Duché d'Aosre", "Le Pays d'Aosre" er 'T Écho de la Vallée d'Aosre". 21 AASA, Fonds Joseph-Marie Trèves, Année 1915. 3' année depropagande abolitionniste valdotaine. 22 Lacceprion acruelle du mor féminisme, dans le sens de pariré des droirs enrre la femme er l'homme er leur 122
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