- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2015
]OSEPH-CÉSAR PERRIN « C'est celle d'avoir laissé dans l'ombre !es mentes de la Femme catholique valdòtaine à travers !es siècles, envers la Religion et le Pays. Si nous prenons la peine de fìxer Ià-dessus notre ceil d'historien impartial mais avisé, nous trouverons que, malgré l'état d'injuste infériorité sociale et civile dans laquelle on l'a tenue jusqu'ici, la Femme chrétienne valdòtaine s'est toujours distinguée par son attachement à la foi et à I' Église, par son dévouement à la famille, par son endurance dans !es plus rudes travaux champetres, par la simplicité pudique de sa tenue et surrout par sa générosité fìdèle envers !es ceuvres multiples de la charité chrétienne et de la bienfaisance patriotique >>24• Aussi demandait-il de donner à la femme une place convenable afin de rappeler dignement son attachement aux traditions valdotaines, son dévouement, son abné gation, ses sacrifìces et sa collaboration au bien économique, moral et social de l'humanité. Pour une agriculture moderne Au début du xx:e siècle l'agriculture valdotaine était une réalité encore bien vivante. Cependant, les premiers symptomes de déclin commençaient à se manifester. La concurrence des produits de la plaine du Po, moins couteux et dont l'importation avait été favorisée par la construction de la voie-ferrée, avait freiné l'écoulement des notres sur les marchés locaux et étrangers. I..:émigration massive vers les pays étrangers avait enlevé des milliers de bras à la culture de la terre. La naissance des industries poussait les jeunes à abandonner la campagne dans l'espoir, souvent déçu, de trouver un emploi dans les usines du sillon centra! de la Doire. Aussi, la moyenne et la haute montagne se vidaient lentement. Cela ne pouvait que préoccuper l'élite valdotaine et à plus forte et juste raison le clergé pour lequel la classe paysanne était l'élément le plus fortement ancré à la religion catholique et aux traditions ancestrales. La question du dépeuplement de la montagne préoccupa aussi l'abbé Trèves qui la considérait « un problème brulant ». On devait donc l'aborder, tout en sachant que les solutions pour porter remède à ce mal étaient difficiles et complexes. Mais s'il fallait « améliorer le sort du montagnard, intellectuellement, socialement, éco nomiquement et chercher à embellir sa vie », cela ne devait pas, toutefois, se faire au détriment de ses qualités. En effet, l'abbé voyait dans l'urbanisation un grand danger : que le montagnard perde ses caractères de simplicité de mreurs et de vie, de sobriété, de mépris du luxe . . . Donc « ne citadinisons (sic) point, n'urbanisons point le campagnard, le montagnard », écrivait-iF5• 24 J.-M. TRÈVES, Écrivons l'Histoire de nos Paroisses, Remeil de textes valdotains (Écrits de l'abbéjoseph Trèves), Volume III, Aoste, Marguerettaz, 1967, p. 140-141. 25 Lettmde l'abbéjoseph Tì-èves à Félicien Gamba cit., p. 220-221 . 124
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