- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2015

LE CHRISTIANISME SOCIAL DE L'ABBÉ }OSEPH-MARIE TRÈVES DANS QUELQUES ÉCRITS INÉDITS :Labbé indiqua une série d'actions qui auraient pu moderniser l'agriculture valdò­ taine et améliorer le train de vie de nos campagnards. Tout en étant un partisan de l'abstinence totale, Joseph-Marie Trèves comprenait très bien que la viticulture pouvait devenir une source de gain pour les Valdòtains grace à la vente et à l'exportation de nos vins. Mais pour que cela advienne il fallait organiser et moderniser cette culture, d'autant plus que le phylloxéra avait ravagé les vignobles et qu'il fallait dane les replanter. Dans ses Facienda de 1 907-1 9 1 1 , l'abb é s'est penché sur ce secteur et il a formulé cles suggestions très intéressantes et modernes, propos qui ont peiné à entrer dans la conscience de nos vignerons et qui sont eneore de grande actualité. D'abord, il conseillait d'améliorer la production. Pour ce faire, on devait abandonner les vieilles optiques de nos viticulteurs, intéres­ sés à produire de grandes quantités de vins sans viser à leur qualité. Par contre, les vignerons devaient atteindre un but : la haute qualité du produit. Pour cetre raison il souhaitait, par exemple, l'implantation du muscat ou d'autres bons cépages qui garantissaient la qualité des vins. Dans le but de les motiver, il conseillait de créer des prix pour les viticulteurs qui se seraient distingués par leur travail. Mais la bonne vendange ne suffìsait pas toute seule sans une savante manipulation du vin : voilà donc la nécessité de former des jeunes à l'renologie. Puis il fallait penser à la vente pour laquelle il avançait trois recommandations bien précises : idéation d'un label camme ceux cles vins de l'Enfer et du Torrette ; création de caves sociales ; organisation de la vente confìée à un commis payé par les viticulteurs. D'autres initiatives mériteraient un approfondissement. :Labbé Trèves songeait, en effet, à une colonie agricole confìée aux Salésiens, une école-ferme valdòtaine don­ nant des cours d'agriculture pratique. Mais il pensait aussi à valoriser tous les pro­ duits de notre agriculture et pour favoriser leur écoulement hors du Val d'Aoste il souhaitait qu'on organise des « semaines » de promotion. :Lélevage, la principale activité de notre agriculture, source première de l'alimen­ tation d'alors et de quelques revenus gràce à la vente du bétail, ne pouvait pas échapper à san attention. D'où l'idée de promouvoir des cours pour vétérinaires dans chaque arrondissement ou liés à l'école-ferme et de créer des stations de monte pour améliorer nos races bovine, équine, ovine et caprine. La modernité de sa pensée se manifeste aussi par sa volonté de diversifìer les productions agricoles et de trouver des compléments à l'économie familiale. Le voilà donc proposer, entre autres, l'apiculture qui, en sus des bénéfìces concrets qu'elle peut apporter, est aussi « source de prospérité, de distraction joyeuse et occupation morale pour enfants, jeunesse, vieillards ». Cet empressement pour l'agriculture était en lui un fait naturel car l'abbé avait connu le monde campagnard, dont lui-meme était issu, et il en comprenait les diffìcultés et les nécessités. Mais, à l'agriculture routinière et ancrée aux méthodes du passé, Joseph-MarieTrèves essayait d'opposer une modernisation du secteur afìn 125

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