- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2015

BIBLIOTHÈQUES DE JURISTES ET D'ECCLtsiASTIQUES VALD0TAINS ENTRE XVI' ET XVII' SIÈCLE Viot était le neveu du baron Pierre-Léonard Roncas, dont la sreur, Philiberte, avait épousé le père de Roland. Bonaventure-Philibert Bornyon et son frère Jean-Nicolas étaient les notaires de confìance de la Maison Roncas, camme l'attestent plusieurs contrats dressés par les deux et conservés dans le Fonds Roncas cles Archives Histo­ riques Régionales36• Le jeune Roland pourrait bien avoir rencontré dans la maison de san onde l'illustre juriste, lequel ayant connu et admiré chez le neveu du baron la passion pour les livres, aurait pu lui avoir donné ou légué par héritage une partie de sa bibliothèque. Meme de san puissant onde, qui avait soutenu, économique­ ment aussi, sa carrière ecdésiastique, RolandViot aurait pu recevoir cles livres, mais dans ce cas les traces sont beaucoup plus faibles. On a déjà évoqué, en d'autres contextes, les revirements de fortune dans l'existence et la carrière diplomatique de Pierre-Léonard Roncas, premier secrétaire d' État du due de Savoie Charles-Emmanuel Ier, successivement destitué, jeté en prison et réhabilité après 23 ans de captivité. Deux inventaires, le premier rédigé en 1 6 17 par les émissaires du due en fonction de la saisie des biens du baron, et l'autre en 1 640, post mortem, témoignent de l'existence d'une bibliothèque de dimensions décidément peu communes pour l'époque37• En fait, le premier inventaire fournit une liste de 487 volumes retrouvés au cha.teau de Saint-Pierre, que le baron Roncas avait reçu en fìef avec la seigneurie de Cha.telargent ; dans le second inventaire fì­ gurent par contre 1 67 livres, conservés dans le palais de la ville d'Aoste, alors qu'on ne fait plus la moindre mention d'une bibliothèque à Saint-Pierre. Aucune source archivistique ne peut nous renseigner, à l'heure actuelle, sur la dispersion survenue lors de la captivité du baron, ni meme plus tard, avec l'extinction de la famille Ron­ cas. Toutefois, une petite trace figure justement dans la collection Viot, dans un livre de petit format, la Summa misteriorum christiantefidei, qui montre sur le folio de garde le dessin des armoiries de la famille Roncas38• La contre-épreuve qu'il s'agit là d'un volume provenant de la collection de Pierre-Léonard est fournie par l'ex­ Libris d'un précédent possesseur du livre, un Vuillet, vraisemblablement Jean-René Vuillet, qui dédare l'avoir reçu de san frère prieur (peut-etre Jacques-Guy Vuillet, prieur de Saint-Pierre de Moutiers, en Tarentaise, ou Jean-Louis, prieur commen­ dataire de Chambave) : or, les Vuillet avaient été les derniers habitants du chateau de Saint-Pierre, avant que le due de Savoie ne l'inféode à Pierre-Léonard Roncas. En plus, sur le frontispice de cet ouvrage on peut lire la devise Perire mundo, nascor Deo, la meme qu'on retrouve dans un autre volume possédé par Viot, IL segreta­ rio, ovveroformulario di Lettere missive, imprimé à Turin en 1 580 par les héritiers 36 Le Fonds est inventorié. Cf. lnventaire desArchives des Roncas, inAA, IV, n.s., Aoste 2003 (Introduction par M. Costa). 37 Édités par G. GENTILE, Dimore, mobili, libri e benidiPierre-LéonardRoncas in due inventari seicenteschi, in AA, V, n.s., Aoste 2004, p. 201 -278. 38 Aoste, BGS, F.C., vol. C 1 5 1 . 43

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