- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2015

LE MÉMOIRE DU CHANOINE fRANçOIS-fRÉDERIC NOURISSAT Lun des nombreux rapports s'avère particulièrement intéressant, notamment suite aux interventions mises en reuvre par la Surintendance des Activités et cles Biens culturels de la Vallée d'Aoste sur le pont-aqueduc romain de Pondel. Joseph-Jérome Perrin12, curé de Saint-Léger d'Aymavilles, répond le 29 aout 1 83 1 , en commençant par signaler une inscription sur le pont de Pondel. Il ne s'agit pas de la note épigraphe dédicatoire de CaiusAvilius et de CaiusAymus Patavinus, aux­ quels le prélat attribue la paternité de la construction, mais d'une inscription beau­ coup plus longue citant les différentes populations alpines soumises par Auguste. Les restes recomposés de eette inseription dédieatoire en l'honneur des eampagnes d'Auguste pour la eonquete des peuples alpins sont aujourd'hui plaeés sur un eoté du sode de l'Alpium Trophei de La Turbie (l'ancienne eité romaine de La Tourbia, VIle-VIe siècle av. ].-C., fig. 4) . Bien qu'il ne reste aujourd'hui aueune traee de eette inseription sur le pont de Pondel, la lettre du euré contient de nombreux éléments qui semblent attester sa véridicité : a) le pont déerit est bien eelui-là et le prélat sait aussi qu'il a été biti par Aymo et Avilio Patavinus, b) il piace l'épigraphe à un endroit préeis de l'arcade du pont, en soulignant son état de conservation excellent ( « dane inhalterés »), c) il eommet de nombreuses fautes de transeription, aussi bien dans l'introduction que dans la graphie des noms des populations et il en oublie dix par rapport à l'originai (Seduni, Sva­ netes, Venostes, Camuni, Nemaloni, Edenates, Esubuani, Veamini, Galliat&, Triullati). Des eonclusions préliminaires peuvent etre tirées, notamment griee aux données historiographiques eoneernant le Trophée d'Auguste de La Turbie. La grande épi­ graphe dédieatoire a été reeonstruite au eours de près de deux siècles, à partir de fragments de petites dimensions et sur la base de la transeription intégrale livrée par Pline l'Ancien dans son reuvre Naturalis Historia ; tout camme Dion Cassius, il ne précisait rien sur sa position géographique1 3• Jusqu'en 1 839, année où Pietro Giof­ fredo publie sa Storia delle Alpi Marittime, les historiens aflìrmaient, selon les eas, que cette épigraphe était placée sur l'are de triomphe de Suse ou sur celui d'Aoste14• Dans son Histoire Généalogique de la Royale maison de Savoie ( 1 660), bien qu'igno­ rant la position exaete de l'épigraphe, Samuel Guiehenon, l'historien qui se penehe de plus près sur l'histoire de Savoie, estime qu'elle vient d'Aoste, plus précisément de l'Are d'Auguste 1 5• d'Aouste, Aoste, Marguerettaz, 1968, p. 3 1 , 79 ; J.-B. DE TILLIER, Historique de la Vallée d'Aoste, [ms 1737], edizione a cura di A. Zanotro, Aosta, ITLA, 1968, p. 28 ; A. M. CAVALLARO, G. WALSER, Iscrizioni di Augusta PrtZtoria, Quart (Aosta), Musumeci, 1988, p. 100- 1 0 1 . 1 2 P.- É . Due, L e clergé cit., ad vocem Perrin. 1 3 PLINE L'ANCIEN, Histoire naturelle de Pline, traduction nouvelle par M. AJASSON DE GRANDSAGNE, Paris, Panckoucke, 1 829, p. 105-106. 14 P. GIOFFREDO, Storia delle Alpi Marittime, Hisrori:e Patri:e Monumenra, Scriprores, Augusta Turinorum, Stamperia Reale, 1839, p. 149-1 56. 15 S. GurCHENON, Histoire généalogique de la royale maison de Savoie, Tome l", focsimile de l'édirion Barbier, 7 1

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