BASA

- 74 - « Sans doute, Fénélon veut qu'on se serve << de Ja crainte , mais rarement, toujours avec (( discrétion, et comme moyen pour parvenir « à l'amour: De quoi s'agit-il, en effet? Si vous « ne voulez qu'intimider les hommes et les ·ré– « dui'J·e à certaines actions extc1·ieures, levez « le glaive, chacun tremble, vous êtes obéi; voilà <c une exacte police, mais non pas une 1·eligion « sincè·re. Si les hommes ne font que t1·embler, « ils ont cela de com1nun avec les dcmons qui « tremblént et haïssent Dieu. Plus vous use·rez << de riguew· et de crainte, plus vous courre:z « risque de n'établir qu'un amour propre mas– cc qué et trompeur. << Que m'importe de voir, au son de la clo– << che, vos élèves s'avancer vers la chapelle, et << an·iver dans le temple, en rangs presses, en << escouades 1·egu!ières. C'est là une adrnirablc « police, et je ven.v une religion sincère. Et si « elle n'y est pas, savez-vous le 1·csultat de vo– <c trc contrainte? vm~s la fin de l'cducation de << cc jeune hormne, il se forme dans le fond de « son cœur une plaie secrète de haine et d'ir– « religion, et il faut quelque fois vingt ans « pour fai1·e revivre dans celle âme désolce un « rayon de foi 1·eligieuse, iui souf!te d'œnwur « et de vie. » << Il faut que les enfants trouvent la religion « bell e, aimah!e, auguste. Vous avez beau faire; << s'ils en on~ t1ne idée triste et sombre, si la << piété et la ·vertu leur apparaissent sous l'af-

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