BASA

-8- étalJlit immédiatement le monologue divin encadré dans le récit mosaïque. Vaiômér Elôhîm, Dieit dit. Remarquons que ces an– thropomorphismes, qui prêtent à Dieu une bouche el des paroles, des mains pour agir, des yeux pour voir, clc., sont une des parlicularilés les plus fréquentes du slyle biùlique. Celle flgure prédomine dans le sujet qui nous occupe; elle revient jusqu'ù neuf fois. C'est qu~ l'inscription samarilaine devait servir aux habi· tm1ts de Sichem de mémorial perpétuel de la puissance créatrice, el, comme le langage abslrail de la raison e~l très-peu a·ccessible aux masses, on a cru mieux représenter les gr.andeurs divines dans un langngc imagé qui peint en quelque sorte son objet. C'est ce qu'a fait l'écrivnin sacré. Il abaisse Dieu ù nolre portée, snns en altérer loulefois la notion, cl par une hardiesse d'expression remarquable, il lui met ù la bouche huit commandements. absolus, qui ap– pellent ù l'existence toule la série des créalu·res. Prosopopée sublime; fidèlement reproduite dan,s notre inscription! Iehî ôr, que la lwnièrc soit. Voilù la première pa– role créatrice sortie de la bouche du Tout-Puissanl. Dieu rompt le silence de son éternité pour déchirer le sombre voile qui cnveloppaiL la matière primor· diale, el pour faire resplendir la lu1nière sur l'abime. L'inscription n'ajoute pas avec la Genèse que, sur l'ordre divin, la lumière jaillit, mais qui pourrait douter tle l'cl'ficacilé de la parnle divine? Il y a mieux ~ celle réticence me paraît de la plus haute éloquence, porcc qu'en taisanl l'effet qui a dù sui– ne nécessairement la parole, elle fait de Dieu un

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