BASA

- 54 - » aux messieurs, qui, étanl plus délicats, marcheraient » les derniers. Les marroniers, la tête couverte d'un » bonnel de feutre ù cause du froid, les mains gan– » lées en laine, les pieds chaussés de cothurnes et » armés sous la plante de poinçons de fer contre » la neige glacée, avaient de longs hâtons pour " sondH le chemin sous la grosse neige. On allait " se mettre en roule ... C'élail de grand malin: sous » l'impression de la crainte d'une morl prochaine, » el comme pour s'y disposer, les pèlerins célébraient ,. ou recevaienl les SS. Mystères. On cherchait à » l'envi qui pourrait plutol se confesser, el le prêtre >> du lieu ne suffisant plus seul, on se confessait » les uns avec les autres dans tous les coins de ) l'église. Sur ces entrefaites, dix d'entre les mar– " roniers, qui s'étaienl acheminés, furenl enveloppés » dans une nouvelle avalanche. Les autres habitants > avertis coururent sur le lieu du sinistre el réussi– » rent à les retirer de dessous la neige amoncelée » sur eux, el ils rapportèrent au village sur des )) brancards les uns morts ou n'ayanl plus qu'un ,, souffle de vie, reconduisant les autres tout brisés, " bras sous bras. On n'entend plus que des !amen– » talions, celle-ci pleure son mari, celle-là son frère .... )) Les pèlerins, au sortir dG. l'Eglise, effrayés de ces 11 cris el appréhendant pour eux-mêmes un semblable ' 1 malheur, s'empressent, après quelque hésitation, » de reprendre le chemin tl'Eslruhle, l'idée de la » mort ne leur laissant plus penser à sa difficulté. » L'Epiphanie se passe; puis au premier jour serein, » el les marroniers gagés, ils remontèrenl au mortel " village cl de l~ il la moitié de la montagne , où.

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=