BASA

- 20 - pour le défier de hâler d;ivn11l<1ge leur peau. li disnil vrai le conseiller délégué, Joco11dc Forestier, à une femme que nous trouvâmes endormie nu milieu d'un préau, la face au soleil : «' Levez-vous, femme; c'esl malsain ainsi; ne savez-v·ous pas que vous · prenez l'antimoine clu soleil. » CeHe .ex'pl ication mystérieuse pour moi, ful parfaitement com11rise de la femme. J'ai vu plusieurs fois les vomissements el la diarrhée se déclarer chez ùes personnes qui venaienl d'arroser leurs propriétés; si elles avaient tenu longtemps les pieds dans l'eau, I'allaque a été souvent immédiate. Enfin, j'ai rencontré des personnes qui se gorgeaient ·d'eau-de-vie ou de {ernet pour se préserver du cho· léra, el qui finissaient par ne plus rien tenir dans lem· corps. Un individu, entre aulres, avala d'un seul Irait une bouteille de fernel; le lendemain il élail perdu. Parmi les causes câpables de prédisposer ù une allaque de choléra, relies qui ni'onl paru les plus actives el les plus fr.équenles dans les ·Ca'mpn 4 gnes, .ont élé sans conlredil les lmvaux cxcessifS, les refroidissements, une nomriture insuflisanle ou malsaine et ·l'abus cle la liqueur Fernet; je dis l'abus de celle liqueur, car prise ;) propos el en quanlilé modérée, elle peut êlre u.lile. Dans les villages que j'ai parcourus, le fléau n'a pas mo11Lré plus d'empressement à s'emparer des habitations' malpropres que de c.elles qui étaient tenues d'une manière irréprochable; · mais il ·se com– porLaiL différemment dès qu~'il s'y étall inslallé: dans celles-l·à il · affeclait de n'épargner aucun habitant el de faire u·n grar'ld nombre · de victimes; dans les autres, il s'est monlré moins ·cruel, moins meurtrier

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