BASA
- 24 - Il y en a qui ont observé que les mouches .avaient disparu, el que les hirondelles s'élaienl envolées vers un ciel plus serein. Les mendianls sortirent en foule de ltt ville et allèrent de bonne heure . s'em– pare1· des lrnuleurs. Un grand nombre de boutiques restaient fermées; la ville devint morne · et silen– cieuse. ·La nuit, on n'entendait que le bruit de la clw.rrell~ qui Lransportail les morts au ~hamp du' repos. Les cercueils étaient empilés sur celle charrette, et les . cahots leur faisaient rendre un son lugubre. Qnelquefois le crnque-morl, ivre d'eau-de-vie el monté. sur fa vile, chantait à lue-tête; ses cris mêlés aux chocs des bières, produisaient l'effet le plus étrange. Dans les campagnes, plus de chants d'allégresse, plus d'entrain. Le laboureur était dégoûté de se livrer aux trnvaux· des champs, el il ne . s'éloignait qu'ù regret de sa demeure. Telle ét~il, en pleine épidémie, la . physionomie générale de la v~llée. Lorsque la violence de la ·maladie diminua, l'es– pérance de revoir des jours meillenrs se peignit sm· tous les fronts. Bientôt l'air reprit peu à peu sa transparence ordinaire, les rues se repeuplèrent, les mendiants revinrent; un abîme séparait .la veille du lendemain; chacun recommença son train de vie, et tous ces lrisles·événemenls ne furenl plus que comme un rève qui se dissi.pe à l'aurore d'un Ùe(.\u jour. VI. · Je dirai maintenant de quelle manière les malades souffrai ent , comment la maladi e se lcrminnit cl la. voie
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