BASA

- 8 - lances du père Aimon furent si fortes cl si réilér ôcs que le chapitre général, pa1· comp::tssion pour ce vi eil– larJ, crnl devoir acqui esce r à ses \'Œllx ardents, et lui donner un successeur dans la personne de Jac– ques de Viviaco, profès et vicaire de la Grnnde-Char– trwse. Après sa démission, l'ex-général vérnt encore deux années dnns la prali<p1e de pieux exercices, et enfin chargé d'années et accablé d'infirmités suppor– tées avec la patience et la magnanimité d'un !':laint, le Père Aimon rendit sa belle âme à son Créateur, le ~8 oc. ~obre de l'an 133'1, après qu ' on lui eut a.J– rr.inistré les derniers sacrements qu'il reçut avec toute !J piété dont il était capable. Sa mort excita un grand regret dans toute la communauté, el il laissa après lui une mémoire impérissable de la sainteté de ses mœurs, qui lui a fait donner le nom de bienheureux , quoiqu'on ne lui ait jamais décerné aucun culte. li avait tenu pendant environ 16 ans les rênes de l'or– dre. On loue la dextérité et la sagesse de son ~ou­ ve1:nement; son zèle y fit fleurir la di~cipline monas– tique, et ce chef se fit aimer par sa paternelle béni– gnité. Il eut la joie de \'OÏr grandir l'arbre cartusien par l'érection d'un grand nombre de maisons qui, com– me autant de nouvelles branches, étendirent au Join sa famille spirituelle; el, s'il éprouva des persécutions et des revers, il en sortit toujours avec avantage. Il ne faut pas omettre ici que ce fut sous ce général qu'eut lieu, en 1320, le premier incendie de la Grande-Char– treuse, qui fut presque Loute consumée par les flam– mes. Elle ne tarda pas cependant à se relever; et, semblable au Ph énix, P-lle sortit de ses cendres, plus brillante et plus solide qu'elle n'était auparavant.

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