BASA

- 5 - crédil donL il jouissail nupr ès des grandf. l\Iais son âm e, quoique tout~ appliqu ée aux cliuses cé lestes, devaiL encore acquérir 1111 luslre : il fallait <]U'clle passâl par le creus el des tribulations. Le Créateur donc, vers l'an 1322, ponr faire voir aux yeux des !tommes que la vertu de son servileur éLaiL constante cl ?1 l'é preuve de l'adversit é , permiL qu'elle fût en bulle aux revers de fortune cl aiu contradictions hu– maines. Aymard, seigneur d' Enlremonl .el grnnd ba– ron du comté de Savoi e, ful un des inslrurncnts rlonL se se n·iL la di vine Pro vid enc e. Cel homme pui ssant, à l'occasion de certaine juridiction qu'il prétendait avoir au dedans des limites de la Grande-Chartreuse, ayant pris une allitmle d'hostilité contre celle muison, ne laissait passer aucirnc circonstance de lui témoi– gner son ressenliment. Rien ne pouvait fléchit· ccl esprit superbe cl irrité : ni les actes d'humiliation do l'excellent supérieui· des moines, ni l' inlen ·ention des amis communs, ni les actrs authentiques invoqués en fav eur de la Chartreuse. L'an 13'24, h l'approche du chapitre général, qui avait coutume de se tenir, cha. que a11né e, à la maison-mère, cc baron voulant ex– hal er sa fureur, envoya une troupe de gens armés, cl non-seulement il fit rompre le pont qui, unissant deux rochers très-élev és, donnait entrée au monas– tèrf', mais il fil encore commettre plusieurs aulrès viol ences, qui ne laissèrent pas d' émouvoir un peu l'esprit de dom Aimon ; ce bon pèt·e était plus Lou– ché de l'injure faite à Dieu, dans la pe1·so1rne de ses serviteurs, que <lu déshonn eur qui en rejaillissait sut· lui, comme supérieur actuel de ce couvent. Sans rien perdre de la paix de son cœur, il jugea' donc à µro-

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