BASA
- 170 - Mais en quoi consistaient ces libertés ? Assurément, elles ne constituèrent pas une independance absolue, une émancipation complète , puisque nous voyons le comte Thomas insister sur les serments de fidélité à la couronne de Savoie. Ce ne fut pas non plus un traité de dédition de la part des valdotains, avec ré– serve de privilèges. Dèjà dans le siècle précédent, les comtes de Savoie avaient exercé leur autorité souve– raine dans la Vallée d'Aoste. D'après l'inspection des termes mêmes de la charte, il est clair que la Vallée était soumise à la domination des comtes de Sa voie. Les mots trado libertati, je donne la liberté, supposent que le comte Thomas était vrai el légitime seigneur de la cité d'Aoste; car il n'y a que le maître qui puisse t.lonner la liberté à son esclave, à son serf, à son sujet. Les libertés valdôtaines ne fnrent donc autre chose que des franchises accordées à la cité d'Aoste, telles qu'en jouissaient plusieurs autres villes d'llalie. La principale franchise consistait en ce que le prince ne pourrait exiger les tributs qu'après qu'ils auraient été consentis par les contribuables réunis préalablement en assemblée générale. Ainsi , même en temps de guerre, le prince n'avait pas la faculté de créer des impôts exorbitants. Plusieurs impôts sont spécifiés dans la charte, par exemple, l'impôt foncier et l'impôt de bâtiments. Les droits de l'évêque y sont aussi déter– minés. L'espace de territoire, qui est compris entre la Mère des Rives et la Doire, tel qu'il se trouve aujourd'hui encore délimité par les cours d'eau, est
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