BASA

- 236 - ney. Telle est l'opinion que soutient M. de Gingins (1 ), fondé sur la charte citée de 1219. « Appuyé, dit-il, sur quelques traditions locales et sur l'analyse des idiomes parlés dans cette haute vallée, le pr. A. Scholt avait pressenti que les colo– nies allemandes du Piémont ne pouvaient prétendre à une ancienneté fort reculée. Cette remarque se trouve ainsi pleinement confirmée par le document en ques– lion, puisqu 'il démontre, en ce qui concerne Issime et Gressoney, que ces colonies n'existaient pas encore au commencement du xm· siècle (2). Néanmoins, l'importance que I'evêque de Sion paraît avoi1· mise à faire constater la propriété de son Eglise sur ces localités désertes par un titre nouveau et solennel, semble indiquer le projet d'en tirer un meilleur parti qu'on ne l'avait fait jusqu'alors, en y fo ndant des établissements durables. La race d'hommes robustes, qui habitait le Haut-Vallais, accoutumée aux lravaux les plus rudes et a brave r l'àprete du climat des Alpes, était bien plus propre à faire réussir une telle entreprise que les valdôtains habitués à l'aisance et à la température méridionale des quartiers inférieurs. A la vérité, le document de 1 1219 ne nous dit point que l'établissement de colonies allemandes dans les (I) 'Développement de l'Indépendance du Haut-Val/ais. (2) L' assertion de M. de Gingins n'est vraie que pour Gres– soney, car Issime était déjà peuplé en II 84 de nombreux pa– roissiens; d'ailleurs, les habitants d'Issime ne parlent pas pro– prement la langue allemande.

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